Grand fan devant l'éternel de Wes Anderson, j'ai voulu me confronter à nouveau à cette "Famille Tenenbaum" qui avait été ma seule déception dans l'œuvre (même encore courte) de celui que je considère comme l'un des plus brillants jeunes réalisateurs. Un auteur au sens plein du terme, car mêlant une obsession touchant la névrose envers un et un seul sujet - les dégâts causés par les parents sur leurs enfants, et les tactiques de survie émotionnelle (voire de survie tout court) que ces derniers emploient pour affronter leur famille, le monde, et l'image qu'ils ont d'eux-mêmes -, et un style immédiatement reconnaissable : frontalité picturale et méticuleuse + ironie largement désespérée. "La famille Tenenbaum" est donc le modèle parfait du film-Anderson, mais indiffère largement car jamais ne s'élève au-dessus de ses mécanismes fantaisistes, dignes d'un petit maître cruel, jamais d'un grand metteur en scène : c'est un film littéralement "petit". [Critique écrite en 2009]