La famille Tenenbaum, est-ce que l’on voudrait en faire partie ? Probablement pas. Est-ce ce que l’on se plait à épier curieusement chacun de ses membres ? Certainement, et avec un malin plaisir !
Tout d’abord un film qui commence avec en fond l'instrumental de « Hey Jude », c’est à moitié gagné pour moi, bon peut-être pas au point de me ruer d’office sur les 10 étoiles, mais très bon point car un réel plus sur la scène d’ouverture. Et quelle scène d’ouverture ! Interminable mais loin d’être désagréable, elle prend le temps de poser la situation de tout ce beau monde.
On y découvre les Tenenbaum (et leurs proches), famille bien particulière, hors du commun, haute en couleurs dont chacun des membres se trouve dans une situation bien originale : Royal, le père, semble prêt à tout pour retrouver sa place au sein de cette famille, Etheline, la mère, commence une timide et incertaine relation avec son comptable Henry Sherman, Chas, l’un des fils, récent veuf, a une certaine obsession pour la sécurité depuis que sa femme est décédée à la suite d’un crash d’avion, Richie, le second fils, ancien champion de tennis tombé amoureux de sa demie sœur Margot, elle-même auteur incomprise mariée au docteur Raleigh St. Clair et entretenant une relation avec Eli le meilleurs ami de Richie ayant un mauvais petit penchant pour la drogue.
Tous sans exception se trouvent dans un état de grande détresse, aucun ne semble heureux et c’est ce qui donne ce côté triste et mélancolique au film, en contraste avec les scènes et répliques pleines d’humour et l’esthétique très colorée propre à la plupart des films de Wes Anderson. De ces situations farfelues, presque irréalistes, on arrive à voir se dégager des sentiments humains qui nous semblent finalement tout à fait communs.
Du côté des acteurs, un peu effrayée par la présence de Ben Stiller que j’ai parfois du mal à apprécier, je n’ai finalement pas grand-chose à redire, tous remplissent leur rôle à la perfection sur une BO aux petits oignons !
Drôle, touchant et esthétiquement magnifique (a-t-on encore besoin de le préciser quand il est question de Wes Anderson ?) un vrai bon moment passé devant et en compagnie de la famille Tenenbaum.