Seuls les connaisseurs (cinéaste) connaissent Yorgos Lanthimos.
Un réalisateur grec, qui est toujours passé inaperçu. Un réalisateur avec un style propre à lui.
Ses films, Canine, Alps, The Lobster ou le dernier avant The Favourite, Mise à Mort du Cerf Sacré (mon film préféré de lui, et celui de 2017 avec Mother!), sont pas très connu par le grand public, et c'est dommage car ils montrent tous un style particulier, celui de Lanthimos.
Une espèce de surréalisme contemporain, bizarre, gênant ou cruel, mais toujours divertissant d'une façon très ¿noir?
Enfin un style que l'on arrive à reconnaître très facilement.
Mais c'est enfin avec ce film, The Favourite, que Yorgos Lanthimos réussis à se libérer de ce côté désagréable et si restreint mais fascinant. Tout pour s'ouvrir envers un plus large public, mais ça oui, sans égarer totalement sont style. La touche personnelle made in Lanthimos sera toujours présent dans le film. Et on est bien content.
C'est toujours compliqué de faire un film d'époque, un film historique. Un genre compliqué pour le spectateur, car rarement un film de cette thématique, arrive à nous emporter dans une époque si lointaine et royale. Normalement répétitifs, inintéressant, ennuyant...
Mais Yorgos, qui pour une fois n'écrit pas le scénario (on comprend mieux pourquoi ce film et si différent aux précédent), arrive a créé un équilibre parfait, entre reconstruction historique et regard contemporain.
Et tout ça grâce à une petite touche grecque, avec un l'humour un peu subtil et absurde qui rend le récit beaucoup plus fluide mais qui ravage tout. Avec des dialogues sordides, des magnifiques décors et costumes.
Mais ce qui change le plus dans ce film, en comparaison avec le reste de la filmographie de Lanthimos, c'est les personnages.
Dans The Favourite, on voit des personnages, certes, toujours enfermé dans leur propre existence, et avec leur propre règle de jeu. Mais libre.
Ils ont tous des émotions très forts, ça surjoue (volontairement) même chez les actrices. Le cœur bat très rapidement comparé à ces personnages, sans âme, sans sentiment, robotique que l'on voit dans The Lobster, Canine etc.
Et c'est grâce aussi à un trio de génie qui est parfait dans leur respectif rôle, et qui s'amuse comme des enfants. Et si les acteurs s'amusent, Yorgos Lanthimos aussi.
Et c'est dans sa magnifique mise en scène si puissante, élégante, mesuré que l'on aperçoit un autre Yorgos.
Une mise en scène, qui paraît simple. Comme dans Roma d'Alfonso. Des plans très ouvert, panoramique, parfois avec l'utilisation d'un objectif eyefish. Des mouvements simples.
Et c'est bizarre comment les deux meilleurs mise en scène de l'année, soient ceux qui paraissent les plus simples en mouvement, logistique etc.
C'est même fascinant, et sa montre la valeur d'un bon réalisateur qui travaille sa mise en scène.
Le film reste hyper plaisant, drôle, émouvant, divertissant avec des scènes dantesques comme ceux des danses. Tout hyper bien appuyé par une photographie somptueuse et une magnifique bande Sonore angoissante, mais sans oublier ce côté tordant, choquant, brute, voyeur, vénéneux, manipulateur.
Enfin un grand film, surement le grand gagnant des Oscars de cette année avec Roma. Faudra voir qui gagne car ça sera très serré entre les deux.
Perso, Lanthimos meilleur réalisateur, Roma meilleur film.
Et oui car on est bien sûr, tous d'accord que Black Panther ne fout absolument rien entre là-bas, ni même Bohemian Rhapsody.
Notes :
Réalisation (Mise en Scène, Direction d'Acteurs etc) : 8.8/10
Photographie : 7.6/10
Scénario : 8.7/10
Acteurs : 9.2/10
Montage, Art, B.S.O etc : 8.6/10
Avis Personnel : 8.4/10
Note Final : 8.5