La Femme à abattre par Maqroll
Un excellent polar de Bretaigne Windust, terminé par Raoul Walsh en raison de la maladie du réalisateur original. Le rythme est soutenu et va même crescendo vers la fin, l’atmosphère est lourde comme il se doit dans ce genre d’exercice et surtout, le scénario est particulièrement soigné. Pour l’interprétation, Bogart est au sommet de son art et incarne un inspecteur qui pourchasse avec rage et obstination un dégénéré sadique. Ce dernier a monté un syndicat du crime qui fonctionne parfaitement jusqu’à ce que, dans un ultime coup de théâtre bien imaginé et alors que l’on croyait que tout était perdu, l’inspecteur trouve la faille dans la vie du criminel. Le film s’achève dans la double traque (par la police et par les truands) d’une jeune femme, dernier témoin d’un meurtre commis vingt ans plus tôt par l’accusé. C’est une fin d’anthologie avec le morceau de bravoure de l’annonce faite à partir du micro d’un magasin de musique, créant des effets de foule qui donnent toujours un peu le vertige tellement ils sont incontrôlables… Un film qui est devenu un classique du genre et qui se revoit toujours avec plaisir.