"La femme d'à côté" fait parti des rares films de Truffaut que j'ai pu voir à leur sortie en 1981. Par moment, des rires gênés fusaient. Le sujet dérangeait.
Pourtant en 1962, personne n'avait été dérangé par ces mêmes sentiments décrits dans Jules et Jim. (enfin je ne crois pas, je n’y étais pas)
En racontant son histoire au présent, sans se baser sur la littérature, François Truffaut devient transgressif. Une scène d'amour au super-marché devrait être moins impressionnante qu'une scène d'amour en noir et blanc dans un beau décours année 20 mais c’est tout le contraire. Le film a été entièrement tourné en décors naturels et cela fait aussi sa force.
Dans ce film Truffaut reprend de nombreuses idées de mise en scène déjà vues dans « L homme qui aimait les femmes», «Jules et Jim», «la nuit américaine», «La peau douce» en leur donnant plus de puissance avec des cadrages et des mouvements de camera qui m’ont parfois fait penser au cinéma d’Alfred Hitchcock.
Le mystère féminin, Fanny Ardant femme fatale, les jambes, les bas, « sous les jupes des filles, je pensais découvrir... » "Attends... J'attends" ... c’est l'essence même de son cinéma qui s’exprime à travers elle.
Enfin ce film je l’aime pour Gerard Depardieu qui y est, encore plus que dans le Dernier Métro, un condensé de sensibilité truffaldienne.
Si vous n’avez pas vu ce film, il est impossible de prendre la mesure de son talent.
« La femme d’à côté » est actuellement visible sur « my Canal » n’hésitez pas.
Si vous ne deviez voir qu’un seul film de François Truffaut, ce serait celui ci.