Tout commence avec l’assassinat d’un délicat personnage aimant lorgner sous les jupes des filles et commander des bananes d’un air entendu au restaurant. L’arme du crime ? Un pénis de pierre ! Les premiers suspects sont deux jeunes aristocrates turinois dont le principal problème existentiel est de savoir si prononcer « Boston » à l’américaine tient ou non du vulgaire étalage linguistique. Ces quelques éléments d’incipit laissent imaginer la facétie permanente avec laquelle Comencini met en scène l’enquête policière qui s’en suit. Les deux policiers missionnés (Marcello Mastroianni & Pino Caruso) ne sont pas des plus véloces, mais ils peuvent heureusement compter sur le soutien de deux suspects qui ont décidé de les aider, l’un pour tromper l’ennui (la « femme du dimanche », Jacqueline Bisset, pleine de noblesse), l’autre pour disculper son amant (Aldo Reggiani, parfait en inverti mielleux). Le montage efficace, l’habile multiplication des fausses pistes, la ritournelle jazzy entêtante signée Ennio Morricone, tout concourt à faire de La femme du dimanche une comédie parfaitement orchestrée.