Sans y croire, comment y arriver ?

Généralement tout ce qui touche avec la Seconde Guerre mondiale est intéressant parce que la réalité de l'Histoire est un vivier incroyable de récits héroïques.
Je me prends toujours au jeu car ces années d'envahissement sont des années terribles.

D'emblée je dois dire que le principal attrait pour moi était la présence de Jessica Chastain. Actrice pétillante que j'adore. Ensuite parce que le film m'apparaissait comme un film assez léger et facile à suivre un soir de semaine. Et le résultat se veut mitigé. Le film est téléphoné du début à la fin. On n'échappe malheureusement pas à tous les clichés du genre. Le gars sympa qui est en fait un vrai salaud, la nana adorable qui a la main sur le cœur. Une petite musique au piano pour attirer la larme. Sans compter sur tous les Allemands tous aussi méchants les uns que les autres.

Ce qui m'a dérangé et ce qui me laisse toujours aussi perplexe, c'est pourquoi faire un film en langue anglaise avec des stars qui prennent un accent particulier ? Le cas Enfant 44 n'aura pas suffit comme échec sur ce choix détestable. Tout comme réduire Daniel Bruhl à un simple connard collabo opportuniste et voyeur. Les acteurs jouent cependant tous très bien avec une distinction toute particulière pour la douceur de Jessica Chastain qui force tout de même avec cet accent insupportable...

Malheureusement pour nous le film se perd dans un scénario grossier et prévisible de bout en bout, ce qui laissera comme moi de côté les spectateurs qui connaissent la recette par cœur.

Niki Caro fait le travail sans panache comme si elle se disait quelle n'avait ni le talent ni un scénario à fort potentiel. La faute peut-être aussi à d'autres œuvres bien meilleures traitant des juifs qui restent quoiqu'on en dise systématiquement en-tête lorsque l'on est confronté à cette horreur (Schindler, Le Pianiste, Black Book, La voleuse de livres...).

5/10