Mélange de screwball comedy et de western au rythme échevelé typique des années 40

La premiere moitié est comme une "screwball comedy" avec des répliques tres drôles, un rythme rapide, tandis que sur l'écran, il se passe beaucoup de choses au premier plan, au milieu et en arrière-plan, sur toute la profondeur de champ donc, ce qui est une agréable surprise. 

La seconde moitié nous ramène à un type de western, ceux des années 40, qui ont un rythme échevelé, avec des rebondissements incessants mais sur une même ligne narrative, ce qui leur donne un côté répétitif et souvent inutile, un peu lassant.

Le scénario de Carl Foreman (plus tard le scénariste de High Noon, Le Train Sifflera Trois Fois, et de quelques autres chefs d’oeuvres) est une romance entre un joueur désintéressé, joué par John Wayne, et une fille à papa écervelée et pourtant éthique, jouée par Vera Ralston. Le contexte est l’extension du chemin de fer dans le Dakota, jusqu’à à Fargo.

A noter qu’il existe alors deux Dakotas - qui composent le territoire des lakotas, ou sioux, qui sera unifié puis séparé de nouveau - et deux villes nommées Fargo proches l’une de l’autre. Ce développement territorial entraine une montée subséquente des prix des territoires, et l’exploitation des petits fermiers par des hommes d’affaires accapareurs à la fois de terres (comme le personnage joué par Ward Bond) et du pouvoir de la loi (comme celui joué par Mike Mazurski). Un standard donc aussi pour le scénario.

Walter Brennan est un capitaine de rafiot bourru et vitupérant, dont les apparitions et les répliques, plutôt nombreuses, sont bien écrites. Pour lui, c’est une des premières variations parmi  les rôles très semblables qu’il jouera encore longtemps dans d’autres westerns. L’ensemble est hétérogène, voire foutraque, mais sauvé par le plaisir de voir jouer les acteurs : d’abord John Wayne, ici très décontracté, ensuite des seconds rôles qu’on connait bien, car on apprécie les dialogues pince-sans-rire souvent réussis pour tous ces personnages.

Le gunfight final se passe entre les deux malfrats associés qui se trahissent, et il est des plus banals. Puis il y a le coup de poing entre Wayne le bon et Mazurski le méchant. Ce qui est original est la toute fin : au lieu d’un baiser, c’est une engueulade entre les amoureux qui clôt le film.

Remarque :

De Joseph Kane, j’ avais vu en 2017 The Maverick Queen, la Horde Sauvage, que j’avais noté 6 ou 7, et dont je ne me souviens plus bien (sauf aussi un rythme échevelé pour un scénario semi historique). Plus tard, j'eus la possibilité de voir d'autres de ses films mais ils s'avérèrent décourageants.


Notule de 2018 publiée en janvier 2025

Michael-Faure
7
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le 25 janv. 2025

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