Julien Duvivier tente de répondre à ses détracteurs des "Cahiers du Cinéma" en mettant en scène Brigitte Bardot, symbole de cette liberté tant défendue par la Nouvelle Vague. Pari réussi si on s'en tient à la critique de Luc Moullet :
« L'Espagne aidant, La Femme et le Pantin est un film extraordinairement pudique.[...] Cette beauté classique, à la fois morale et physique, faite d'élégance, de spontanéité et d'exigence presque abstraite, Duvivier la rejoint plus directement que Vadim, ne l'envisageant que dans ce qu'elle a de plus épuré. » Cahiers du cinéma, n°94, avril 1959
Pourtant, force est de constater que du roman torride de Pierre Louÿs, Duvivier ne tire qu'un mélodrame tiède, sans enjeu et dénué de toute passion. D'emblée, on sent le peu d'intérêt du cinéaste pour la comédienne qui ici, comme dans tant d'autres véhicules à sa gloire, n'est que la caricature de ce personnage de femme prétendument moderne, belle et intelligente, consciente de sa puissance sexuelle.