Pour avoir, à raison, giflé un procureur, une jeune femme flic est mutée de Paris à Lens. A peine arrivée, elle découvre le cadavre d'une enfant sur un terril et, en remontant l'enquête met au jour un immense réseau de pédophilie dans la région. Mais comme celui-ci implique un Commandant ainsi qu'un riche entrepreneur de la région, qui emploie des centaines de salariés, sa hiérarchie l'oblige à abandonner l'enquête et la mute dans un coin paumé. C'est fou car qu'on était gamins, ce film passait à 20h30 et on regardait ça en famille comme un quelconque polar, alors que c'est un film d'une dureté, d'une âpreté, d'une violence telles que jamais je ne mettrais un gamin devant... ça glace le sang. C'est un grand Boisset, sans concession, qui dénonce les travers de la société française, mais t'enfonce la tête dans un seau de merde en te forçant à bien regarder au fond, mais sans jamais oublier de faire du cinéma. Au milieu d'une galerie de seconds rôles tous parfaits, même ceux qui jouent les personnages les plus odieux, Miou-Miou est magnifique, dans un rôle effacé, discret, timide, mais déterminé à aller au bout de son enquête, quitte à se brûler les ailes.