C'est, semble-t-il, la triste morale de ce film de 1980 qui, autrement, est un film qui m'a intéressé de bout en bout. Yves Boisset a co-écrit le scénario, lequel est assez riche en péripéties, et il signe une réalisation correcte qui bénéficie d'un casting solide dominé par une Miou-Miou très charmante, au sommet de sa forme et de son talent. La femme flic c'est elle, en fait elle est inspecteur de police. Un inspecteur intègre, courageux et déterminé. Mutée de Paris à Lens pour, disons, excès de franchise, elle va y mettre à jour un réseau de prostitution enfantine impliquant des personnalités de la région extrêmement influentes (au point d'en devenir intouchables ?).
On croit ou on ne croit pas à cette histoire de "ballets roses et bleus" sur fond de terrils, en tout cas le réalisateur réussit très bien à recréer cette atmosphère lourde, triste et secrète, particulière aux villes minières du Nord - Pas-de-Calais, avec leur ciel gris, leur vie étriquée et les lugubres corons de ces familles ouvrières, pauvres au point parfois, soit d'exposer leurs propres enfants aux dangers qui rôdent, soit de fermer les yeux sur ceux-ci, les "fantaisies" des nantis, l'exploitation au moins photographique de ces fillettes et garçonnets sans défense.
Au total, un film intéressant, assez réussi mais d'un grand pessimisme, avec une Miou-Miou parfaite dans le rôle-titre et autour d'elle, une majorité de bons acteurs personnifiant de tristes sires (ou des couilles molles).