Mutée dans le Nord de la France pour avoir giflé un avocat, qui était aussi son amant, une jeune inspectrice va y découvrir un réseau pédophile qui semblerait couvert par plus haut dans sa hiérarchie.
Dans le genre bulldozer, Yves Boisset se pose là et propose un film engagé, avec en tête une policière obstinée jouée avec talent par Miou-Miou, dont le caractère effacé et sa petite voix cachent une grande combativité. Dès l'introduction, qui correspond à une autre affaire, on comprend que le film va aller dans le glauque mais sans toucher au sordide, avec parfois des plans frappants comme ce vieil homme qui rentre dans un hôtel en tenant un enfant dans sa main. On croise aussi un casting de qualité avec Jean-Marc Thibault, Niels Arestrup ou encore Philippe Caubère, mais si le résultat est parfois appuyé, c'est quand même relativement efficace. Il y a aussi toute une critique sous-jacente des pouvoirs publics, que soit la police ou la justice, qui fait froid dans le dos quand on y pense.
D'ailleurs, le succès du film fera écho dans la presse, car il est inspiré d'une histoire vraie, et je me demande si ça n'est pas une des premières fois où la pédophilie sera citée dans les médias.