J'ai chopé ce film parce qu'il a influencé Serpieri dans la concetption de Druuna ; en effet, dans l'album "Druuna X", il mentionne la scène où la belle Ethel admire ses courbes devant un miroir, précisant que c'est envoyant cela qu'il a su quel genre d'héroïne il voulait mettre sur papier. À voir le film, j'ai pu constater que ce n'est pas seulement ce passage qui l'a influencé, mais certainement tout le film.
On se croirait dans un rêve. Ou plutôt dans un film. On ne discerne jamais vraiment ce qui est supposé être la réalité et ce qui est supposé être la fiction. Enfin si, on le sait, c'est marqué par le scénario, mais ce qu'il se passe dans la réalité est parfois plus étrange encore que le film dans le film : les voitures explosent, les hommes sont des bêtes, les femmes des sujets sexuels.
Il y a un fil conducteur, voire un objectif, réaliser le film, qui rendent le récit accessible malgré sa narration volontairement confuse. Ensuite, ce qui prend aux tripes, c'est cette exclamation des sentiments : chaque personnage (et donc chaque acteur) vit les émotions de la manière la plus primaire qui soit. Le moindre petit conflit entre deux personnages devient dès lors une véritable explosion nucléaire, avec son flot d'injures et de blessures.
Les hommes se comportent vraiment comme des bêtes, des possédés, des jaloux. Un portrait assez sombre puisqu'ils sont tous sur le fil de la folie. Les femmes ne sont pas beaucoup mieux, même l'héroïne a un sérieux problème, elle s'attache à des hommes bizarres, acceptent de vendre son corps. C'est un peu comme dans la série Druuna, on sent qu'elle s'émancipe en tant que sujet sexuel, c'est-à-dire qu'elle se sent femme, qu'elle a ses désirs et qu'elle a besoin de les assouvir, quitte à devoir être utilisée par ces hommes. Mais c'est elle qui les choisit ces hommes. DU moin squand elle le peut.
C'est beau, c'est prenant, mais c'est tout de même un peu long. Le problème avec ce genre de film, c'est qu'on aurait pu lui amputer une bonne vingtaine de minutes sans que ça ne nuise au récit. Sans doute plus au début qu'à la fin, car si les intrigues mettent du temps à démarrer, elles prennent beaucoup de place sur la fin.
La mise en scène est très plaisante : la caméra est souvent contre-plongée, ce qui donne un effet très spectaculaire, très cinématographique. Les acteurs bougent beaucoup à l'image, les décors sont bien trouvés et s'avèrent parfois expressionnistes. Les acteurs jouent très bien, même si je dois avouer que le jeu excessif de certains au début m'a un peu fait peur.
Valérie Kaprisky est incroyablement séduisante. Quel visage, quel corps, quels seins, quelle cambrure, quel cul ! Tout est parfait. À part peut-être sa touffe : j'avoue ne pas être friand des poils : je ne trouve pas ça très sexy visuellement et encore moins pratique pour le sexe orale. J'ai la chance d'avoir une compagne peu poilue, même quand elle laisse tout pousser, et rien que pour ça je ne vais pas la lâcher de si tôt !
Bref, "La femme publique" est un film expérimental, drôle, absurde, angoissant, perturbant aussi. Dommage qu'il y ait tant de longueurs. Je pense aussi que l'auteur aurait pu être plus précis dans sa démarche, moins tourner en rond par moment.
Bonus : https://image.noelshack.com/fichiers/2019/09/6/1551548500-la-femme-publique.jpg