Principalement connu pour être le film ayant révélé la sexy Sharon Stone Deadly Blessing de Wes Craven est un petit morceau de cinoche tout ce qu'il y a d'honnête et de sympathique : du genre sans décharge d'hémoglobine, qui privilégie les décors et l'atmosphère tout en prenant le temps de raconter une histoire au potentiel initial certain.


Deadly Blessing met effectivement du temps à démarrer, au point que le spectateur redoute un terrible manque de puissance durant le premier quart d'heure. L'exposition demeure toutefois nécessaire pour que l'on s'attache un minimum aux personnages, exposition prenant place dans une région reculée des Etats-Unis dans laquelle vit une tribu religieuse passéiste et fervente. Depuis La dernière maison sur la gauche le style de Wes Craven s'est en grande partie amélioré, et la réalisation s'avère ici tout à fait correcte ( nous retiendrons une séquence vaporeuse de baignade, dans laquelle le cinéaste fait intervenir le serpent tentateur pour un moment pas mal crispant : la scène constitue le morceau de bravoure du film ). Si l'horreur est présente lors de trois ou quatre passages clefs elle intervient surtout sous la forme d'une présence invisible ou symbolique, parfois desservie par la composition brouillonne de James Horner. Fort heureusement Deadly Blessing est plutôt plaisant à regarder, proprement cadré et pas trop mal interprété pour un film de genre...


Michael Berryman réapparaît même quelques années après le très cradingue La colline a des yeux, tête d'affiche à lui seul capable d'assurer la promotion du cinéma de Wes Craven... Il campe ici le rôle de la victime, presque à contre-emploi pour ainsi dire. Sharon Stone, ravissante, est tout à fait crédible dans le rôle de l'héroïne de second plan. Deadly Blessing apporte un sujet original au cinéma d'horreur ( la dévotion en lutte contre un diable effacé derrière l'inconnu, sujet transposé dans une Amérique puritaine et conservatrice ) même s'il demeure parfois inefficace dans sa représentation de l'épouvante. Un bon Wes Craven toutefois.

stebbins
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le 9 mai 2015

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