Au départ, les dessins (paysages exceptés) ne m'ont pas particulièrement emballée, à tel point que je me suis demandé s'ils étaient volontairement effrayants ou tout simplement peu à mon goût.
Mais en apercevant le sale groin de Napoléon fureter sur l'écran, et de nombreuses séquences visuelles marquantes par leur noirceur, j'en ai déduit que c'était fait exprès, et que c'était même fort bien fait ainsi. La musique est d'ailleurs prenante et angoissante. Voilà qu'en essayant de m'endormir, j'entends encore l'hymne des animaux, et que je les vois encore meugler, braire, hennir, leur gueule rougeoyante au bord du feu.
Ce n'est pas vraiment un dessin animé pour enfants. Bien qu'ayant largement dépassé le stade Charlotte aux fraises, je dois avouer que le départ de Boxer au son des braiments du petit âne m'a brisé le cœur.
Après avoir vu Le tombeau des lucioles et Valse avec Bachir, je m'étais dit que j'étais prête à encaisser toutes les péripéties tragiques de dessin animé, toutes les horreurs visuelles possibles. Erreur.
Et puis, bon, dans un dessin animé pour enfants, il y a rarement des fermiers qui se suicident ou des commandements écrits au sang de poulet sur les murs.
Je ne sais pas si j'arriverais à lire le livre sans entendre en moi les braiments désespérés et déchirants du petit Benjamin. Non, je ne pourrais pas...