Deux scénaristes décident d'écrire une nouvelle histoire, mais leurs points de vues sur le jeune couple qu'ils ont imaginé va tellement cliver qu'ils vont leur faire vivre des drôles de péripéties.


Succès mitigé à sa sortie, La fête à Henriette a certainement dû étonner les spectateurs de l'époque dans le sens où c'est avant tout un film sur les scénaristes. Aujourd'hui, on en connait, par exemple Audiard, mais à part cela, ceux-ci étaient relativement méconnus. Là, c'est l'occasion de voir des gens du cinéma à l’œuvre, et je dois dire que le plaisir a été total, car le dialogue de Henri Jeanson fait croire à une improvisation constante, alors que c'est en fait très écrit.
Dans l'histoire imaginée par les deux scénaristes, le jeune couple est incarné par Dany Robin et Michel Auclair, ce dernier étant un photographe qui ignore quelque peu sa fiancée. Or, le 14 Juillet correspond aussi à l'anniversaire de cette dernière, et elle veut rester avec son homme pour aller au bal, alors que lui veut prendre des photos.
Il y a tout une double lecture réjouissante entre les turpitudes des deux scénaristes qui cherchent à créer des situations de plus en plus improbables, quitte à créer des scènes totalement inutiles (ou gratuites) qu'on voit à l'écran, comme de la nudité ou la mort de personnages, car il faut bien appâter le public, mais aussi un côté méta avant l'heure où le générique de début n'est constitué que de points d'interrogations, et où le véritable Michel Auclair apparait à l'écran au générique de fin pour lire le scénario ainsi que le générique de ce qui sera La fête à Henriette, soit ce qu'on vient de voir durant les 105 minutes précédentes !


On voit aussi que la mise en scène de Duvivier profite aussi de cette liberté que lui donnent les deux scénaristes de l'histoire en proposant des cadrages penchés lors de poursuites (notamment Auclair ainsi que deux policiers), voire des travellings sur des scènes filmées dans la rue, et ce plusieurs années avant la Nouvelle Vague.
Donc, inutile de vous dire que La fête à Henriette a été un véritable bonheur, qui aurait pu inspirer Francis Veber pour l'écriture du Magnifique, et que j'en redemande !

Boubakar
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le 2 déc. 2021

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