Farhadi approche le thème du mariage en ruine de manière plutôt intéressante dans cet œuvre, mais c’est l’exécution qui est vraiment fabuleuse. Dès le début, nous sommes introduits à la situation du personnage principal; une jeune fiancée follement en amour. Elle est ensuite transportée dans un univers complètement opposé. Elle est non seulement spectatrice des disputes entre l’homme et la femme pour lesquels elle travaille, mais aussi spectatrice de tout ce qui vient avec leur situation (jalousie, désespoir, etc). De plus en plus que la journée avance, l’homme et la femme l’utilisent pour les aider dans chacune de leur situation. Forcément la jeune femme se sent de plus en plus comme une intruse. Farhadi obtient à avoir le même effet sur le spectateur en ayant toujours un personnage étranger présent lors des scènes avec l’homme ou la femme, qu’ils soient les deux présents ou non. Il est donc plus facile pour l’auditoire de s’identifier avec le personnage exclu, car nous sommes, tout comme lui, des intrus. J’aime bien qu’à un certain moment, il n’y a presque plus aucune différence entre le spectateur et le personnage joué par Taraneh Allidousti.
Farhadi amène à l’écran une manière très interactive de voir le conflit dans ce film si bien réalisé, pour un deuxième long-métrage.