Jusqu'à ce que la mort les sépare.
Profitant de l'engouement nouveau pour le slasher à la fin des années 90, Chucky, la poupée meurtrière qui jure comme tata Suzanne, revient sur le devant de la scène, mais par le biais d'un traitement totalement différent. Don Mancini, scénariste sur toute la saga, délaisse ainsi le premier degré des précédents volets pour adopter le post-modernisme du néo-slasher, transformant ce quatrième épisode en pure blague potache.
Autant être prévenu dès le début, tout dans le film de Ronny Yu tient de la farce, du délire puéril, du grand n'importe quoi. Et c'est justement là l'intérêt du film, voir notre Chucky adoré fumer des joints, faire des doigts et s'envoyer en l'air avec sa dulcinée Tiffany. Quitte à illustrer un concept complètement con, autant ne pas faire les choses qu'à moitié et ça, Mancini et Yu l'ont bien compris.
Parfaitement mis en scène par un Ronny Yu en vacances à Hollywood, "La fiancée de chucky" est un road-movie meurtrier franchement jouissif si l'on accepte le délire, la rencontre contre-nature du couple Barbie / Ken avec Mickey et Mallory Knox, une chevauchée sauvage gentiment gore et délicieusement débile.
Si les personnages de chair et de sang n'ont que très peu de consistance (bien que ce soit toujours agréable de croiser le regretté John Ritter et Alexis Arquette), leurs collègues de plastique et de silicone font preuve d'un sacré charisme, Chucky, bien entendu, version miniature de la créature de Frankenstein, mais surtout sa copine Tiffany, donzelle sadique, frappadingue et carrément touchante en femme bafouée, à laquelle la superbe Jennifer Tilly prête à la fois son timbre de voix si particulier et son corps atomique, capable j'en suis certain de rendre sa virilité à un eunuque.
Vous l'aurez compris, "La fiancée de Chucky" n'est à prendre au sérieux sous aucun prétexte, comeback inattendu qui fait un bien fou et qui redonne un coup de fouet salvateur à une franchise qui en avait bien besoin.