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Cela pourrait être un premier film (scènes intérieures mal éclairées) tellement Yolande Moreau a voulu inclure d’idées : amour de la poésie [cela n’est pas un hasard si cela se déroule à Charleville-Mézières (Ardennes), ville natale d’Arthur Rimbaud (1854-1891)], discours sur le mensonge, privilégié à la vérité [en référence au tableau « La vérité sortant du puits » (1896) de Jean-Léon Jérôme (1824-1904)], nostalgie de la jeunesse [belle scène entre Mireille et son beau-frère (François MOREL) chantant « Day dream » (1969) du groupe belge Wallace Collection]. Mireille Stockaert (Yolande Moreau), amoureuse et naïve, sans enfants, revenant vivre dans la maison familiale (á Monthermé sur les bords de la Meuse) après avoir fait 3 ans de prison (pour trafic de stupéfiants), vivant de combines (trafic de cigarettes) en plus de son travail de serveuse à la cafétéria du musée des Beaux-arts de Charleville-Mézières, loge 3 loosers (200 € par mois, en espèces, la chambre) : Cyril, un jeune peintre belge de talent et faussaire, en rupture avec sa famille, Bernard (Grégory GADEBOIS) jardinier municipal divorcé et queer, Elvis (Estéban), chanteur turc de country et Fernando (Sergi LÓPEZ), plombier et ancien amoureux (il y a 40 ans) de Mireille [se faisant passer pour le poète surréaliste André Pieyre de Mandiargues (1909-1991), prix Goncourt en 1967 pour « La marge » et qui passera à l’émission « Apostrophes » de Bernard Pivot]. Malheureusement, l’histoire, faussement poétique, n’est pas passionnante [on dirait parfois un film de Jónas Trueba tel que « Les exilés romantiques » (2015) ou « Eva en août » (2020) où il ne se passe pas grand-chose] car trop lente, trop longue (notamment la scène finale sur la Meuse où Mireille chante et joue du ukulélé, et entachée de faux raccords concernant la météo, d’autant que le film dure 1h43) et manquant de rythme (un moyen métrage aurait suffi avec plus de coupes). Seul le prêtre, père Benoît (William SHELLER, 77 ans) sort du lot ainsi que la scène avec le collectionneur de tableaux (Philippe DUQUESNE) et amateur du peintre belge Félicien Rops (1833-1898), filmée comme au temps du muet avec cartons des dialogues (elle aurait pu même être tournée en noir et blanc).


bougnat44
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le 24 oct. 2023

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