Un jeune réalisateur de pub se laisse convaincre de contracter un mariage blanc avec une opposante polonaise menacée de prison dans son pays (oui, oui, ce n'est pas encore glasnost et perestroïka).
Initialement, le sujet n'est pas inintéressant, ancré dans l'actualité politique et dramatique de la Pologne. Mais Charles Némès n'en tire pas grand'chose de significatif. Son film n'est qu'une comédie sentimentale destinée, de façon commune, à faire évoluer un mariage arrangé en une vraie histoire d'amour, avec pour témoin la dissidence polonaise en France, elle-même évoquée superficiellement.
Les voyages de Paul en Pologne pour rejoindre la jolie Zozia n'ont rien de très authentique: c'est une Pologne installée dans une quelconque banlieue parisienne, vaguement austère pour la similitude, que foule Némès. De sorte que, déjà dépourvu sur le plan de la comédie, le film n'a pas non plus les vertus de ce qui aurait pu être, aussi modeste fut-elle, une étude de moeurs, sociales ou politiques, de l'Europe de l'Est d'alors.
Les personnages sont très simplistes, à commencer par celui de Thierry Lhermitte (tandis que Jugnot n'est là probablement que pour des raisons commerciales). La mise en scène est passablement terne, dans un esprit qui évoque parfois, casting oblige, celui des Bronzés à la mode. On y devine un certain tact dans le traitement de l'histoire sentimentale mais on y trouve aussi la légèreté, la vulgarité du nanar.