Dans un pays imaginaire d’Amérique Latine, une dictature donc un classique ! Un jeune idéaliste écœuré par les contrastes sociaux entre le luxe des gros propriétaires et la misère du peuple, désire réformer le régime (vaste utopie). Le gouverneur Varga d’une Ile Olivares où sont enfermés les détenus politiques et les prisonniers de droit commun, célèbre la fête de l’indépendance nationale qui avait permis au Général Barrerro de prendre le pouvoir. L’épouse de ce gouverneur Ines le trompe avec un colonel de l’armée en inspection sur l’île. Ramon Vasquez (Gérard Philipe) est au courant de cette liaison tout en ne l’ébruitant pas. Varga est assassiné lors d’un discours. Vasquez prend la direction de l’île en attendant la nomination d’un nouveau gouverneur. Vaquez améliore les conditions de vie dans le pénitencier. Ines tombe amoureuse de Vasquez et le couple décide d’instaurer le bonheur dans le quotidien de tous ses habitants. Débarque le nouveau gouverneur Gual, imbu de ses prérogatives, souhaite posséder Ines et nuire à Vasquez qui profite d’une mutinerie pour écarter Gual avec la complicité d’Ines que Gual possèdera à l’insu de Vasquez. Mais la mafia politique intervient, le gouvernement nomme Vasquez au poste de gouverneur. Ines et Vasquez se séparent. Inés se tue lors d’un accident de la route en se rendant à l’aéroport. Vasquez, victime de son aveuglement n’obéit pas aux ordres du gouvernement qui lui ordonne d’enchainer les détenus politiques contrairement à son combat initial. Vasquez non dupe de cette situation inextricable, sait que sa mort est au bout du chemin. Dernier film de Gérard Philipe, immense acteur d’une génération en devenir, décédé fin Novembre 1959 à 37 ans à peine. « Plus qu’un jeune premier, un héros ». Personne ne put donc s’étonner qu’on l’ensevelisse dans le splendide costume du « Cid », ce fougueux Rodrigue dont il avait retrouvé en lui, afin de nous les faire partager, le courage et la générosité. Sa présence reposait sur sa prestance, sa diction quoique monocorde, son regard lumineux, la grâce de ses gestes, une force intérieure dans un corps frêle comme le roseau. Il ne s’agit pas de son meilleur film car il luttait déjà contre la maladie. N’oublions pas « Le prince de Hombourg », « Le petit prince », « Lorenzaccio », « Les grandes manœuvres », « Perdican », « Fanfan la tulipe », « L’idiot », « Monsieur Ripois », « Liaisons dangereuses », « La Chartreuse de Parme ».