Il est des films caressés par la grâce, trouvant la mesure précise, le temps et le ton juste, "La fille à la valise" est de ceux-ci. Film ou tous les éléments se rencontrent et se mettent en place pour générer l'émotion profonde recherchée par le réalisateur. Cette histoire avait toutes les composantes des films alibis des années 60 permettant d'exhiber, aux limites de la censure, une actrice de grande beauté; et tous les poncifs d'un mièvre roman de gare. Mais là! Zurlini sait ou il va dès le départ. Deux solitudes qui ne peuvent fusionner; les deux mondes; l'arrière petit fils de Jules César, adolescent, descendant de son petit palais découvre l'arrière petite fille de Cléopatre se débattant, dans le caniveau, des mensonges des hommes qui abusent d'elle . Lui un gamin de 16 ans, elle une jeune femme de 22 ans ! l'amour est autant absolu qu'impossible a concrétiser. Magnifique interprétation de Jacques Perrin ! magnifique interprétation de Claudia Cardinale, magnifique noir et blanc.
Il y a une touche de tous les grands cinéastes de l'époque Italienne dans ce film! Du Pasolini, du Fellini, du Visconti; et ces instants restants suspendus, absolus d'innocences, résonants de "La splendeur des Amberson", errent à jamais dans le grand escalier .