Bertrand Tavernier s'essaie au film de cape et d'épée, genre tombé en désuétude depuis un moment lorsqu'il s'attèle à "La fille de d'Artagnan" (1994). Il raconte l'histoire d'Héloïse, fille du plus célèbre mousquetaire, qui pense découvrir un complot en étant témoin de l'assassinat de la mère supérieure de son couvent. Ni une ni deux, elle file à Paris pour demander de l'aide à son père ! On retrouve dans ce film de jolis décors, du panache, des croisements de fer, et une bonne dose d'humour, même s'il tombe quelques fois à plat.
"La fille de d'Artagnan" se veut ainsi comme un divertissement léger. Il l'est parfois un peu trop, avec un rôle un tantinet inutile tenue par Nils Tavernier, ou un méchant ahuri qui semble tiré d'un Disney, incarné par un Claude Rich en roue libre. Mais Sophie Marceau est convaincante en jeune femme plongée dans les intrigues de cape et d'épée (malgré quelques scènes de nudité gratuite !). Toutefois, malgré ce que le titre suggère, elle devient secondaire au fur et à mesure de l'intrigue, les anciens mousquetaires, plutôt amusants, étant favorisés. En particulier, Philippe Noiret est attachant en fine lame vieillissante mais toujours efficace. Signalons enfin une évocation intéressante des relations entre Mazarin et un Louis XIV à la veille de son couronnement.