La Fille de Dracula est la suite directe du film Dracula de Tod Browning (1931) qui fait part des mésaventures de la fille du plus célèbre des vampires. Le film reste classique dans son esthétique, que vient littéralement plomber le jeu de l'actrice, excellente certainement mais au théâtre. Que ce soient ses gestes ou ses paroles, tout est exagéré au centuple et font penser à une pièce tragique latine. Ne vous attendez pas non plus à retrouver Béla Lugosi dans cette suite, il a en effet refusé le rôle et accepté au final trop tardivement. Le remplace une statue de cire qui fera mourir de rire les spectateurs (l'effet est non voulu, mais la statue caricature au possible ce pauvre Béla Lugosi qui se retrouve avec un nez crochu et un menton grassouillet...). L'histoire est une fois de plus sans grande originalité, dommage. Le réel intérêt de ce film est la forte connotation sexuelle qu'il contient. Il a d'ailleurs choqué à sa sortie et était classé par mis les films érotiques : la fille attire ainsi une autre femme chez elle au coin du feu, la fait déshabiller et l'embrasse ! Inutile de dire que l'homosexualité n'était pas au goût du jour et le baiser a été censuré car il s'agissait alors du baiser le plus long ayant été filmé ! S'ensuit une ellipse et l'on ne saura jamais ce qui s'est passé lors de cette nuit entre femmes... C'est peut-être le seul vrai atout du film, car il y a énormément à dire sur la sexualité dans La Fille de Dracula, et de nombreux ouvrages ont été écrits dessus. Des insinuations très intéressantes et osées pour un film au final mitigé.