Cette suite directe du fameux Dracula de Tod Browning avec Bela Lugosi est particulièrement réussie. Moins sinistre que l’original, ponctué de touches comiques (les policiers peureux, les relations houleuses entre le psychiatre et sa secrétaire), le film allie qualités esthétiques et originalité scénaristique, les scènes d’horreur, fort discrètes, laissant la place à la confrontation magnétique et ambiguë entre le psychiatre et la jeune «vampiresse», partagée entre ses pulsions ataviques et son envie de guérison. Remarquablement interprété par une actrice à la beauté atypique (Gloria Holden dont ce fut le seul premier rôle mémorable), le personnage de la comtesse est à la fois fascinant et inquiétant. Les discrètes allusions saphiques renvoient par ailleurs à Carmilla de Joseph Sheridan Le Fanu, premier roman de vampires paru en 1872, 26 ans avant le chef-d’oeuvre de Bram Stoker.