J'avais découvert Antonin Peretjatko avec "La loi de la Jungle". C'est donc tout naturellement que je me suis tourné vers "la fille du 14 juillet". Après le visionnage de ce dernier, je suis en mesure d'affirmer qu'Antonin dont-le-nom-de-famille-est-bien-trop-relou-a-écrire est un des réalisateur français les plus talentueux et original de sa génération.
Antonin Pthrgehfnttko cultive une imagerie rétro avec talent et intelligence. A l'époque du film, François Hollande est président de la république et les téléphones portables existent, pourtant les flics portent des képis, les jeunes écoutent du jazz en soirée en parlant de lutte des classes et la population a un sens de la mode un peu dépassé. On retrouve également ce coté rétro dans la mise en scène. Générique minimaliste délicieusement moche, image granuleuse (le bougre a-t-il filmé en pellicule ?) et musique tout droit sortit d'un film de De Broca. On sent que le bonhomme est épris d'une sévère nostalgie pour cette époque qu'il a pourtant à peine connue. Les années 70, post 68, ou les comédies étaient légères et ou les femmes ne portaient pas de soutien-gorge !
Pour le reste, j'ai du mal à trouver ne serais-ce qu'un défaut à ce film. Les acteurs sont parfait, Vincent Macaigne en tête, les personnages totalement loufoques que ce soit celui de Macaigne en médecin en cavale, désinvolte et fumeur ou bien son ami, ancien soixantehuitard, épris de liberté et totalement hystérique. Ce coté hystérique est d'ailleurs présent tout au long du film. Antonin Machin-Truc a volontairement monté son film en accéléré. C'est assez déconcertant au début, vous risquez de vérifier à plusieurs reprise que VLC ne vous joue pas des tours en passant le film en x1.3. Mais rassurez vous, vous vous habituerez vite à ces voies aiguës et à ce rythme ultra-rapide.
Niveau humour, pas sur que ça plaise à tout le monde. Ne vous attendez pas à de gros gags bien lourds toutes les 20 secondes. Il s'agit plus d'une foultitude de petits détails comiques, parfois à peine visibles, qui mis bout à bout provoque le rire par accumulation. C'est la grosse plante au milieu de la table, la vingtaine de verres de vin, pour une tablée de 6 personnes, des discussions que l'on prend en court, semblant alors totalement absurde, des seconds rôles improbable. Ça ressemble pas mal à du Bruno Podalydès (qui vient d'ailleurs faire un petit cameo). Pas étonnant que j'adore ça !
Vive la fille du 14 Juillet, vive Antonin -insérer ici un nom de famille avec plein de consonne-, vive al révolution et vivement son prochain film !