J'étais circonspect après mon visionnage. Incapable de me décider si j'aimais vraiment beaucoup, ou vraiment très peu.
L'impression que le film ne recréait ou n'inventait rien s'entrechoquait constamment avec la fraicheur qu'il arrivait à insuffler tout du long et redonner au film de vacance des titres de noblesses que le cinéma français a semblé vouloir déconstruire ces dernières années.
Le film se veut un héritage bas du front de la nouvelle vague et du cinéma français en général. On y voit du Godard en voiture, du Lelouch au musée, du Truffaut partout, du Tavernier parfois et du Henri Lanoë à chaque cut.
Le problème est que, du coup, je n'ai jamais eu l'impression de voir un film de Peretjako. Si certains peuvent argumenter que le mélange des influences est un style en soi, je trouve qu'ici, tant il donne dans le fourre-tout et dans la profusion en permanence de situations avec, pour chacune, l'ambition de transcrire un trope pré existant, il en perd en personnalité.
Mais la grande qualité du film est d'être en toute circonstance digeste, il vomit des passages entiers d'autres films, certes, mais le fait avec suffisamment d'élégance et d'humour pour qu'on passe un bon moment devant les gags et les personnages. Mention spéciale au Dr Placenta, absolument irrésistible à chaque apparition et à McCaigne, en faux fêtard vraiment désabusé qui offre un moment plane en voiture déconcertant et très beau.
Au final, c'est une excellente distraction légère et pas si stupide. Pas subtil pour un sou et relativement oubliable, ça reste, cela dit, une bouffée d'air frais dans le genre des comédies françaises de l'été.