Après le grand succès de la femme du boulanger, Pagnol décide pour son film suivant de s'occuper lui-même de l'écriture. Il accepte donc une commande officielle de l'État qui veut un film lui permettant de développer une diplomatie culturelle avec l'Italie mussolinienne. C'est ainsi que démarre l'histoire de la fille du puisatier.
On suit l'histoire de Patricia, simple fille de puisatier, qui lors d'une sortie tombe amoureuse de Jacques, un aviateur, fils du notable du coin. Les deux amants passent une nuit ensemble et, alors que Jacques est rappelé brusquement au front, Patricia découvre alors sa grossesse, ce qui fait d'elle une fille-mère. Abandonnée de tous, elle doit s'enfuir, avant que son père ne la ramène, pour profiter de son petit-fils et que les parents de Jacques, qui a été déclaré, à tort, mort au combat, ne reviennent aussi pour retrouver un peu de celui-ci,
Alors que la préparation commence normalement, le film sera largement remanié et imprégné des événements historiques survenus pendant le tournage. On notera par exemple que l'équipe a été régulièrement interrompue dans ses prises de son par celui des canons. Le scénario sera lui aussi largement retouché, comme avec la cause de la disparition de Jacques qui passe de banale mission en Afrique à disparition lors d'une mission pendant la guerre. La technique s'en ressent en étant bien plus banale qu'à l'habitude.
Au-delà de l'aspect technique, le plus dérangeant est qu'en voulant faire un film sur la morale, Pagnol oublie de la faire. On ressent toute la puissance de la bienséance et de l'importance des quand dira t'on. Le père abandonne sa fille, les parents de Jacques n'acceptent même pas la possibilité qu'il soit le père de l'enfant, Patricia trouve sa fuite totalement normale, et pour finir, à la fin, tout va bien, Jacques revient, et personne n'est châtié pour ses fautes.
La fille du puisatier laisse un goût amer en fin de visionnage, car en ratant le sous-texte, le réalisateur a raté ce qui fait habituellement sa force : son message