N'ayant pas lu le roman de Paula Hawkins, je ne ferai donc aucune comparaison avec ce film qui en est l'adaptation. Ce qui m'a conforté que le livre doit être bon, c'est le découpage que Tate Taylor a choisi de conserver, chaque partie étant consacré aux femmes de l'histoire, soit Rachel, Megan et Anna. Et qu'elles en sont les narratrices chacune à leur tour.
Ensuite, le thriller part dès la confusion de Rachel dès son retour de New-York un vendredi soir. Tout accable la jeune femme déçue en amour, à la vie professionnelle gâchée, excessive et alcoolique dès le départ. Bien entendu, la déconstruction progressive de Rachel en coupable idéal, sera le sel de ce voyage mouvementé de près de deux heures. Grâce à ces deux autres femmes dont les vies privées révéleront bien des tensions, des traumatismes et des doutes.
Tate Taylor a aussi réussi à faire de son spectateur un enquêteur à part entière. En se sentant concerné par cette histoire bien mystérieuse, vous vous prenez donc au jeu de débusquer cette vérité terrible. Le réalisateur, non désireux de ballader son public du début jusqu'à la fin fait ressentir aussi les choses dans la dernière partie de La fille du train. C'est le plaisir du thriller efficace qui se donne un peu pour ne pas être totalement opaque et c'est intéressant.
Au niveau interprétation, Emily Blunt offre une fois de plus une interprétation extraordinaire grâce à une palette émotive multiple que lui offre les moments forts de cette histoire. Je n'ai pas vraiment l'impression que la critique actuelle ait apprécié son jeu à sa juste valeur en ne lui pardonnant toujours pas son film avec Tom Cruise, Edge of tomorrow. Il serait temps pourtant de ne pas s'arrêter sur cette pellicule dans la riche carrière de l'actrice. Justin Theroux a également une partition extrêmement ambigue vu l'identité de son personnage.
Au final, un thriller efficace et donc bien joué sur l'écran. A voir si le public des lecteurs qui ont fait le succès du livre adhèrent et permettent au film d'avoir un bouche-à-oreille primordial. Mon petit doigt me dit que c'est loin d'être gagné car la part d'imaginaire d'une histoire propre à un lecteur ne rejaillit que trop rarement dans la vision subjective d'un metteur en scène.