Adapté du roman autobiographique de Graham Greene publié en 1951, The End of the Affair permet au cinéaste Neil Jordan de s'éloigner quelque peu de son univers de prédilection, le fantastique, pour mettre en scène une histoire d'amour romanesque.
Superbement éclairé par Roger Pratt et bénéficiant d'une reconstitution soignée, The End of the Affair tente le plus possible d'échapper à un académisme ronflant, Neil Jordan illustrant son histoire avec un certain talent, lui donnant un rythme et une véritable patine visuelle, s'amusant avec différentes valeurs de plan au grès des séquences et du point de vue adopté.
Malheureusement, à trop vouloir s'inscrire dans un cinéma à l'ancienne, classieux et élégant, The End of the Affair fini par ressembler à la copie d'un élève trop appliqué, oubliant le plus important: l'émotion. Se dégage un désagréable sentiment d'artificialité, à l'image du jeu des comédiens, un brin ampoulé malgré toute leur bonne volonté.
Peut-être trop sage pour son bien, The End of the Affair est un mélodrame formellement abouti, offrant un cadre resplendissant, mais qui peine tout du long à nous ouvrir son coeur, ce qui est quand même dommage pour une histoire d'amour.