À la vision du très explosif et manichéen “La fin des temps” de l'inusable Peter Hyams, une chose est sûre, en son temps Richard Donner aurait dû, à la place de Gregory Peck, préférer les pecs d’Arnold Schwarzenegger pour les besoins de “La malédiction” (“The Omen”, à l’international). En effet, le petit Damien Thorn, fourbe et pervers en “diable”, n’aurait pas résisté longtemps sous les bourre-pifs et le feu nourri de l’Autrichien bodybuildé. Qu’à cela ne tienne, Arnold, après avoir mis à l’amende une bonne floppée d’extra-méchants, voire même d’extraterrestres veut accrocher au-dessus de sa cheminée, le trophée ultime, à savoir, Satan. Peter Hyams (“Capricorn One”, “Outland”), va lui en donner l’occasion avec l'opportuniste thriller fantastico-biblique “La fin des temps”. Surfant sur les théories millénaristes voyant l'avènement de l’antéchrist sur terre, le récit nous transporte le 31 décembre 1979. Le film s’ouvre alors sur un concile secret dans les alcôves du Vatican, car, une petite fille nommée Christine dont le destin est lié au malin, vient de naître quelque part dans le monde. Le nouveau-né se révélera à l’aube de ses 20 ans. Du coup, nous bondissons jusqu’au 29 décembre 1999, et quoi de mieux que l’ultra-cinégénique New York en ce millénaire qui s'achève, pour affronter cette fin du monde annoncer. D’emblée, la caméra de Peter Hyams filme la verticalité de la ville, mais c’est bien des entrailles de celle-ci, dans un fracas ahurissant, qu’une entité diabolique cherchera un hôte humain à pervertir et se sera l’excellent Gabriel Byrne. Tous les ingrédients du suspense religieux semblent réunis, il ne manque plus que le héros - ou plutôt l’anti-héros, dépressif voire suicidaire et agnostique - son nom est Jéricho Cane (Arnold Schwarzenegger). Ancien policier reconverti dans la sécurité privé, Jéricho (prénom biblique au demeurant), va se retrouver malgré lui au centre de cette prophétie en ouvrant le feu sur un ancien prêtre qui bien sûr, le mettra en garde de la fin des temps avant de trépasser. Rien de bien nouveau sous le soleil de Satan, les clichés et autres poncifs sont légion - sans vouloir faire de jeu de mots malheureux - le bien contre le mal, les conspirateurs, les adorateurs de Satan, les élus de Dieux, le fanatisme, sont au rendez-vous - mais sûr la forme, la réalisation musclée et la maîtrise pyrotechnique de Peter Hyams couplées au détachement et au cynisme exacerbé d’un Schwarzy en roue libre, font de “La fin des temps”, un actionner efficace avant d’être un énième thriller biblique.