Le grisonnant Tom Jeffords (James Stewart), 42 ans au compteur, adepte avant l'heure du multiculturalisme et du mariage pour tous, veut à tout prix instaurer une paix durable entre les siens et les Apaches, pour faire cesser les tueries inutiles. Et puis, s'il peut avoir une vierge de 17 ans au passage (Debra Paget), c'est encore mieux.
Avec son fond résolument humaniste, ce western de 1950 opère une petite révolution en montrant des indiens réfléchis, prêts au dialogue, aux compromis et aux concessions avec les visages pâles. Et même chose du côté adverse, mais si cela vient surtout de Tom Jeffords au début.
La Flèche brisée est un western sympathique disposant de quelques beaux moments et d'une fin inattendue. L'intrigue captive et on suit les échanges des personnages avec intérêt (d'autant plus que pour une fois, on apprend pas mal de choses intéressantes sur les coutumes indiennes). Une mention spéciale à Jeff Chandler, justement nominé aux Oscars pour son interprétation très bonne du grand chef Cochise.
Malgré cela, la réalisation reste un peu trop académique, tandis que la bande son tonitruante et incessante peut casser un peu les oreilles à certains moments.
Même s'il n'est pas inoubliable et que l'on a vu James Stewart dans des rôles de cow-boys plus marquants (notamment chez Anthony Mann), ce western engagé et à part est à découvrir.