Prendre une jument comme on respire
Dans la première partie des années 50, une vague de westerns pro-indiens marqua les esprits. En effet, sans être aussi novatrice qu'on a bien plus le raconter, oubliant certains précédents d'importance, cette série de film qui voyait les Indiens autrement que comme de la chair à fusil et s'intéressait à leurs coutumes apportait un peu de neuf sous le soleil de l'Ouest.
Avant Bronco Apache d'Aldrich, Taza, fils de Cochise de Sirk et Le Jugement des flèches de Fuller, un film avait marqué un tournant important quelques années auparavant : La Flèche brisée de Delmer Daves.
1870, en plein pendant les guerres Apaches, un ancien guide de l'armée, devenu chercheur d'or, se retrouve au milieu des deux camps, entre sa volonté de mieux connaître les indiens sans les condamner par avance et sa position au sein d'une communauté blanche très remontée contre les chiens rouges. James Stewart est comme d'habitude parfait, ça en devient lassant, j'adore ce type.
Le chef indien, c'est Jeff Chandler, grand gaillard peint de partout qui nous joue un Cochise bien plus présentable que Mothershaiev ne le dit. Dans le rôle de la Pocahontas locale : Debra Paget, une habituée du maquillage, se charge de convaincre un peu plus Jimmy des bons côtés de la vie indienne.
Alors, certes, le film a les défaut de sa démarche, avec des bons sentiments très appuyés, et un discours qui laisse peu de surprise. Mais finalement, le film est moins manichéen qu'il n'y parait, il y a suffisamment de chouettes moments pour que l'ensemble passe très agréablement et il y a même une jument dont Scritch est tombé amoureux, avis aux autres lecteurs zoophiles du site (moi, après un film comme ça, c'est fou comme je deviens tolérant).