Métisse, un mélange de couleurs oh oh

Les films de Chantal Akerman ne se ressemblent pas vraiment et avec La folie Almayer, elle tente un cinéma beaucoup plus en mouvement qu'à l'accoutumée.

La longue séquence d'ouverture est envoûtante car on nous fait baigner dans un genre de rêve éveillé, en pleine jungle. À l'inverse ce temps long n'est pas utilisé de la même manière à la fin du film qui se conclut par un très long plan fixe, sans fard avec un personnage pathétique au milieu.

J'ai été un peu déstabilisé parce que c'est du Akerman donc on s'attend à une ambiance très calme et on l'a. Pourtant il y a pas mal de dialogues et aussi de nombreuses ellipses qui rendent le récit pas franchement limpide contrairement aux Rendez-vous d'Anna ou à La captive je trouve. Mais sa caméra en mouvement est aussi importante qu'un personnage à l'écran dans la façon de suivre les autres, il y a un baiser de cinéma filmé en mouvement et je n'avais jamais vu une telle façon de filmer cet acte, très belle et innovante à la fois.

Enfin bref c'est un film très particulier, il faut vraiment y aller l'esprit ouvert lorsqu'on le lance et c'est selon moi moins "fort" que les deux autres films que j'ai pu citer plus haut. Mais l'approche de Chantal Akerman derrière la caméra reste très originale ici.