Bien qu'ayant une énorme sympathie pour le duo Grégoire Ludig / David Marsais et malgré une affiche peinte à la Drew Struzan apte à raviver ma nostalgie d'un temps où Photoshop n'avait pas encore tout ruiné, je n'avais pas franchement prévue de me déplacer en salle pour découvrir leur premier effort pour le cinéma, traumatisé que je suis depuis belle lurette par la piètre qualité des comédies françaises. D'autant plus lorsqu'il s'agit de comiques s'exportant sur grand écran, de trop rares Cité de la peur ou Trois frères ne pouvant compenser une myriade de Hollywoo, Camping ou autres Coco.
Mais à force de me repasser en boucle certains sketchs du Palmashow, et devant la proposition de ma chère et tendre (bien plus méfiante que moi en terme de cinéma français, c'est dire !), je me suis laissé entraîner dans La folle histoire de Max & Léon. Et je ne le regrette pas une seconde.
Soucieux de ne pas tomber dans la même facilité que leurs camarades avant eux (d'autant plus qu'ils viennent à l'origine du web, média peu enclin à être transposé au cinéma après le bide de Pas très normales activités), Grégoire Ludig et David Marsais auront mis plusieurs années à écrire leur film, à peaufiner soigneusement leur projet, confiant la mise en scène à leur complice de toujours, Jonathan Barré, qui profite de l'occasion pour signer son premier long-métrage.
Et un bien beau premier essai qui plus est, tant La folle histoire de Max & Léon parvient à conserver l'esprit des sketchs du Palmashow tout en offrant aux spectateurs plus qu'un simple téléfilm de luxe mais bien un vrai film de cinéma. Si la réalisation n'a pas la prétention de révolutionner quoi que ce soit, elle s'avère étonnamment soignée et rythmée de la première à la dernière image, apportant même un petit côté retro loin d'être désagréable.
Davantage qu'un remake déguisé de La grande vadrouille ou de la série des 7ème compagnie, La folle histoire de Max & Léon se revendiquerait plutôt des Nuls ou des Inconnus par son humour absurde et décalé, rappelant également le diptyque OSS 117 d'Hazanavicius dans sa façon de taper sur le bon français moyen, sur son racisme ordinaire et sur sa beaufitude assumée.
Offrant un plaisir immédiat (donc susceptible de se ternir sur la durée même si j'espère le contraire), La folle histoire de Max & Léon, à défaut d'offrir quelque chose de véritablement original, va droit au but, atteint sans peine son objectif, bien aidé par une galerie de personnages à la fois attachants et gentiment barrés (les caméos sont franchement réjouissants) et par une toile de fond judicieusement utilisée.
Contre toute attente, j'attends donc avec curiosité le prochain délire des trublions du web, en souhaitant de tout mon coeur qu'il ne s'agisse pas seulement d'un heureux accident.