Duo de comiques qui a émergé sur le web depuis une dizaine d’années, le Palmashow s’est petit à petit fait une place dans le monde de l’humour, devenant des maîtres dans l’art de faire rire et de la parodie. Ce sont les « Very Bad Blagues » qui les ont fait devenir des incontournables, grâce à des sketchs justes traitant de sujets du quotidien, et à des personnages divers et variés. Références chez les adolescents et jeunes adultes, ils ont réussi leur virage à la télévision, et entreprennent avec La Folle Histoire de Max & Léon leur arrivée au cinéma. Un cap qui fait souvent office de crash-test et où beaucoup se sont déjà cassé les dents.
Alors que les comédies se suivent et se ressemblent (Les Profs, Camping, Les Tuche, etc.), répétant sans cesse les mêmes codes, mais remplissant toujours autant les salles en trustant les plus hautes places du classement du box-office annuel français en fin d’année, on était en droit de se demander si le duo comique allait pouvoir éviter ce piège pernicieux. Mais non, comme toujours dans leurs sketchs, ils font mouche. Pourtant, ce n’était pas chose facile.
Le premier point où réussissent brillamment les deux acolytes, c’est leur capacité à conserver leur « patte » humoristique. Jusqu’ici associée à des gags de 3 minutes, l’adapter sur un format d’1h30 n’est pas chose facile. Sans jamais proposer un humour lourd que l’on nous crache au visage comme s’il était trop difficile à saisir, le film reprend les codes du Palmashow, sans non plus se vautrer dans la facilité. Oubliez les Gaspard et Balthazar, les rappeurs qui zozotent ou encore le « Elle est où Jeanne ? », il n’y a rien de ça dans ce film. Que du neuf.
Le Palmashow l’a compris : son public ne veut pas une comédie comme on nous en sert à la pelle chaque année, mais il ne faut pas non plus se contenter de reprendre ce qu’ils font dans leurs formats habituels. L’affiche du film elle-même annonce la couleur. Dessinée, elle propose un design « old school » rappelant de vieilles comédies ou des classiques des années 70/80, comme une volonté de faire référence à des références dont sont nostalgiques nombre de cinéphiles. La démarche des deux humoristes et de Jonathan Barré était donc claire, car ils savaient également que leur public était, de base, restreint, puisque tout le monde ne connait pas le Palmashow. Mais le Palmashow connait son public.
La Folle Histoire de Max & Léon propose donc une histoire inédite, indépendante de leurs sketchs précédents, tout en usant avec parcimonie de quelques références nous rappelant à eux afin d’installer les habitués du duo dans une zone de confort. La prise de risque est grande, car sortir de ses carcans peut porter préjudice. Ils auraient simplement pu prendre les canons des autres comédies et s’en mettre plein les poches, mais le danger était de se mettre tout leur public à dos, car le Palmashow est la figure de proue d’une nouvelle génération d’humoristes, issus du web et non de parcours traditionnels.
Ainsi, le duo d’humoristes, non sans pression, se lance ici dans le bain avec ce premier film, et force est de constater qu’il s’agit d’une véritable réussite. Évitant le piège de la redite, proposant un humour toujours juste, parfois très fin, porté par une écriture soignée et des gags hilarants, La Folle Histoire de Max & Léon est une excellente comédie qui apporte un vent de fraîcheur plus que bienvenue dans le paysage du cinéma français. Comique, satirique, parfois osé, le film est porté par un rythme tambour battant, mais n’est jamais fatigant.
Les fans du Palmashow, dont je fais partie, y trouveront forcément leur compte. Il est d’ailleurs recommandé, pour ceux qui ne les connaissent pas encore bien, de s’atteler au visionnage de quelques uns de leurs sketchs pour bien s’imprégner de leur humour et de cerner au mieux cette délicieuse comédie. Parfaitement dosé, La Folle Histoire de Max & Léon m’a fait beaucoup rire et figure sans conteste parmi mes comédies préférées. Si vous en avez l’occasion, foncez en salles !