Pour rendre complice le spectateur John Hugues fait directement s'adresser à lui le héros de son film. Ce qui semble être une formidable idée au réalisateur n'est pas une chose très judicieuse, car au lieu de rapprocher elle éloigne ce personnage de fiction des spectateurs. Il installe une barrière entre ce jeune homme et ceux qui vont assister à cet instant de prise de liberté. Cette journée n'a pas grand-chose de folle, il faut dire que le rythme n'est pas très bon. Le film manque cruellement d'entrain et la folie du titre n'est pas là. Il y a bien quelques petits passages qui prennent comme celui de la chanson lors du défilé, mais pour le reste c'est rapidement long et ennuyeux. Et bon il ne fait rien de vraiment interdit, soit il pique la Ferrari du père de son pote et fait sortir sa copine de l'école. Mais sinon ça journée de liberté se résume à quoi? Allez dans un restau gastronomique, se rendre en haut d'un building, visiter un musée et se baigne dans une piscine. Si Ferris Bueller sèche les cours pour faire une journée de ce type, ça n'a rien de transgressif. Il pourrait aussi bien faire tout ça n'importe quand. Les gags du film ne fonctionnent pas ou que très rarement, ils sont trop attendus, dès que la situation arrive on sait ce qui va en découler. Et il y a surtout un gros problème de rythme qui fait que tout cela ne prend pas. Il ne se dégage même pas de la bonne humeur de cette ballade. Le message de Ferris est de ne pas passer à côté des instants de bonheur, sauf que le rêve de ce jeune homme se résume à consommer.