John Boorman est un petit cochon parce qu'au lieu de nous montrer des vraies femmes d'une tribu, il nous monter des bombes sexuelles à moitié à poil tout le long du film. Vous avez déjà vu un docu sur les indiens d'Amérique latine? Alors vous savez que les demoiselles entrent rarement dans nos standards. Logique en même temps : elles utilisent leurs produits pour leur peau, leurs cheveux, et n'utilisent certainement pas de soutien gorge, ce qui a pour conséquence une sacrée pendaison de nibard! Alors qu'ici tout est si ferme! Les peaux si douces! Les cheveux si soyeux! Le plus marrant c'est que Boorman nous montre notre monde civilisé comme un enfer, tandis que ce monde 'barbarre' se rapprocherait plus du paradis... et comment! Avec de tels anges je veux bien y vivre!
D'ailleurs le message n'est pas très subtil. on comprend vite les enjeux écologiques du film. Souvent je lis des critiques comme quoi le message manque de subtilité. Un peu comme pour Avatar. Et souvent les gens citent cela comme étant le défaut du film. Pourtant, à côté de ça, ils seront capable d'apprécier une oeuvre de Boorman qui n'est pourtant pas très subtil (genre le choc des cultures représentés dans Duel dans le Pacifique...). Ma théorie, est que ce n'est pas en soi le manque de subtilité métaphorique qui gène mais son exploitation et donc l'écriture même du scénario. Car si le message est ici évident dans La forêt d'émeraude, ce n'est certainement pas ça qui gênera le spectateur.
En tous cas, ça ne m'a pas gêné moi. Et les problèmes du film viennent principalement de l'écriture. En effet, je trouve que le rythme du scénario fait défaut. Il est des moments qui paraissent un peu longs. En analysant, je me rends compte que le film contient trois parties. Je ne parle pas des actes selon Aristote, mais plutôt de trois objectifs différents qui se suivent. Chaque objectif fait l'objet d'un traitement en trois actes (situation initiale, péripéties, situation finales, ou peu importe comme vous les nommez...il y a pour le moins une résolution à chaque objectif présenté). Chaque partie pourrait donc faire l'objet d'un film plus ou moins long. Et c'est ce qui crée ce problème de rythme. C'est normal. Vous assistez à un film on vous dit que l'objectif est de retrouver le fils kidnappé, le père cherche et puis le trouve et puis rentre chez lui. Le film finit? Non! Le spectateur doit se concentrer à nouveau parce qu'un nouvel objectif est présenté, celui ci est d'ailleurs traité sur une plus longue durée. Une fois tout cela termine, rebelote, un nouvel objectif qui lui ne prend que 15 minutes à tout casser. C'est un peu comme des prolongations décousues.
Je pense que j'aurais préféré le film si le deuxième objectif avait été mis plus en avant. Le premier aurait alors été réduit en une scène d'introduction. Pas besoin de voir le kidnapping après tout. Pourquoi ne pas être directement avec ce jeune homme adopté qui un jour croise par hasard son père d'origine. Il comprend très vite qui est cet homme blanc comme lui, mais se refuse à le suivre. Cette partie ne durerait que 15 minutes et puis on passerait au vrai problème qui occupe la plus grande partie de ce film (je préfère ne pas spoiler cette partie pour les jeunes purs qui liraient cette critique). Quant à la dernière partie, elle est inutile, ça fait trop happy ending et l'on sait qu'au fond ça ne sert à rien. M^me si cette scène a eu lieu en vrai (basé sur des faits réels) ici on s'en fout, autant terminer une fois l'objectif de la deuxième partie atteint. Et tant pis si ça finit sur une note négative.
Donc, pour résumer, j'ai bien aimé l'histoire, mais le début m'a paru trop long et la dernière petite partie inutile. C'est vrai que l'intérêt réel de ce film réside dans cette seconde partie où on trouve action et rédemption.
Côté mise en scène, j'aime beaucoup la façon dont Boorman utilise sa caméra. De chouettes mouvements, oui, mais il n'en abuse pas trop. Parfois c'est gratuit, juste pour dynamiser le récit, mais il ne fait pas n'importe quoi non plus. En ce qui concerne le casting, c'est très vendeur. Un beau gosse (Boorman junior), de belles métisses, et Powers Boothe pour jouer le rôle du père. Ca passe bien pour attirer du monde. Mais là où le bat blesse le plus, c'est certainement dans la reconstitution de cette tribu et de leurs rites. Il y a fort à parier que Boorman a mélangé plusieurs ingrédients de différentes tribus et n'hésitent pas à placer des choses très... occidentales! Comme Tommee et Kachiri qui se proclament monogames, même lorsque la survie de la tribu est en danger, ce même couple qui fait l'amour en s'embrassant comme les européens... Les recherches anthropologiques se sont peut être vues limitées par les producteurs? Ou bien la vision édénique de Boorman a-t-il des limites?
Bref, La forêt d'émeraude est un film divertissant, mêlant action, aventure, romantisme... l'idéal pour tout gosse sommeillant en vous. Malheureusement le scénario comporte quelques longueurs dus à un trop grand nombre d'objectifs principaux et l'on pourra également reprocher le manque de rigueur pour dépeindre la vie de ces curieux indiens. C'est dommage, mais c'est quand même cool!