Guillermo del Toro nous revient après 3 ans d'absence, histoire de nous lâcher une histoire de poisson et de se casser aux oscars. Un Toro qui filme un poisson... on aura tout vu.
The Shape of Water, poétique comme titre nan ? Ouais... Ok, on commence bien...
Sachant que le mexicain ne m'avais pas emballé plus que ça avec son gothique Crimson Peak, je n'avais pas particulièrement de hype pour cette nouvelle œuvre amphibienne, et ce malgré un succès critique et quelques récompenses prestigieuses.
C'est donc délicieusement enjoué que je découvre ce film au fil des minutes qui formeront des heures qui seront au nombre de 2, une bonne durée pour ce conte retro-fantastique léger et captivant. Un conte qui malgré ses aspects simplistes, presque clichés, avec la sauveuse défaillante, la créature incomprise, le bon docteur et le méchant gars du gouvernement, s'avère drôlement tendre, joli et efficace.
En hommes poissons, le père Del Toro si connait, non pas que le mec possède un aquarium géant dans sa maisonnée surement hantée, enfin j'dis ça j'en sais rien, peut être que... peut-être que pas, toi même tu sais, ou pas... Mais il avait déjà donné un rôle similaire à Doug Jones dans les excellents Hellboy.
Doug Jones, cet homme qui ferait passer un poisson pour un chevreuil se glisse à nouveau dans une combinaison à écailles pour incarner la créature de ce nouveau film. Sally Hawkins, la muette et deuxième tête d'affiche se glisse à merveille, ou glisse plutôt à merveille sa robe pour danser nue sous l'eau avec son mâle aquatique. Un couple hors norme, à la romance assurément gothique, digne de l'univers de Guillermo.
Michael Shannon est comme à son habitude immense, dévorant l'écran via son rôle de vilain, quand Richard Jenkins est à son image, attachant et presque émouvant. Le grand Michael Stuhlbarg s'occupe d'incarner le docteur ne supportant pas la mise à mort d'un être aussi magnifique qu'inconnu. Octavia Spencer, elle, vient ajouter un brin de folie ainsi qu'une immersion totale dans ce que je présume être les années 50.
Del Toro s'accompagne d'un très bon Alexandre Desplat pour la bande originale, quand lui se charge de retranscrire parfaitement ces années-là en y incorporant sa patte à travers une fantaisie venue des profondeurs. Ainsi la réalisation se révèle douce et inspirée, quand la photographie aux couleurs verdâtre/bleutée s'avère superbe.
En bref, si le film manque peut-être d'émotion, oui ! Car trop léger sur certains aspects, sans doute trop rapide dans la romance également, il demeure fort plaisant, très plaisant même à suivre, agréable si je voulais pousser encore un peu le compliment.