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Les premières minutes du film donnent le ton : couleurs aux tons sépia, univers rétro fantastico-nostlagico-poétique qui nous ramène au cinéma de Terry Gilliam mais aussi à celui de Caro et surtout Jeunet. Si le cinéma de ces deux derniers a toujours partagé les cinéphiles et la critique pour les raisons que l’on connait, on est d’autant plus étonné de l’enthousiasme général suscité par La forme de l’eau, film nettement en dessous des œuvres des auteurs précités. Une histoire d’amour simpliste entre une femme de ménage muette et une pauvre créature aquatique prisonnière des griffes d’un méchant professeur de laboratoire porté sur les expériences sur des mutants qui ne demandent rien à personne.
On l’attendant pourtant avec impatience ce nouveau film de Guillermo Del Toro, annoncé comme celui qui allait lui permettre d’aller à la rencontre du grand public. Et effectivement La forme de l’eau a tout pour séduire petits et grands avec son message d’amour, de paix, de tolérance, et blablabla… avec tout de même quelques caractéristiques propres au cinéma du mexicain, comme ce goût prononcé pour les univers baroques, les créatures fragiles et avec en filigrane toujours une réflexion à caractère politique ou humaniste.
Mais de cette histoire d’amour impossible, Del Toro n’en fait rien. Avec beaucoup trop de distance, on suit efforts déployés par la pauvre Elisa qui se débat contre le méchant Michaël Shannon pour sauver son homme poisson.
Malgré les efforts déployés par le réalisateur, ont ressent finalement aucune émotion et bien peu d’empathie pour ces deux êtres. On reste de marbre devant cette poésie facile, avec un film qui rappellera plutôt certains films de la Hammer ou encore de Mario Bava, ces films des années 50/60 remplis créatures mutantes tels qu’on pouvaient en voir dans le cinéma de quartier cher à Jean-Pierre Dionnet... des choses comme L'Étrange Créature du lac noir.
La forme de l’eau se résume donc pour ma part à deux heures d’ennui poli face à cette production bien mièvre, avec ses personnages simplistes au possible, sans la moindre nuance et où tout est trop prévisible. Alors certes, c’est un conte fantastique avec tous les codes que cela implique, mais tout de même pourquoi tant de lourdeur et si peu de finesse ? Allez, réponds Guillermo ! pourquoi ?