Tout est parfait dans ce film. Le monde de del Toro : fascinant. La réalisation et la photo : magnifique. Le jeu des acteurs : parfait. La profondeur de lecture et les thèmes abordés : rien à dire. Alors ? qu'est-ce qui fait que ce film n'est pas un chef d’œuvre ?
Le film nous décrit un monde fascinant entre le réel, et une féérie poétique dont del Toro a le secret. Un espèce de conte des temps modernes. Là où le bat blesse, c'est que le film n'est qu'une suite d'expositions, toutes magnifiques, mais sans évolution surprenante. La fin; n'importe qui peut la prévoir dès la 5e minute du film. De plus, les histoires annexes (l'homosexualité de Giles, son vieillissement, les propos reçus par les afro-américains...) ne font que ralentir le film, même si elles servent le propos de celui-ci et son thème principal : la différence.
Passé les côtés négatifs, La Forme de l'eau reste une expérience visuelle épatante. La photographie (spécialement celle du complexe gouvernemental) est épatante et, en même temps, inquiétante (à l'image du film en lui-même). Le rapport avec l'eau, que l'on découvre tout le long du film, est bluffant. Tous les personnages ont un vrai fond et une vraie histoire derrière eux. Tout cela pour nous faire tisser des liens avec eux et renforcer la véracité de l'histoire. Manque juste leur évolution, infime ou inexistante, où les personnages de fin sont ceux du début.
Au final, The shape of water est un plat où tous les ingrédients, individuellement, sont délicieux. Le cuistot talentueux. Mais le résultat final en bouche, n'est pas l'extase attendu.
En y réfléchissant, c'est la même critique que pour Pacific Rim ....