Il faut bien le dire, La French est un pari plutôt réussi malgré le côté très classique de son récit. Avec ses personnages sans foi ni lois, la corruption qui règne sur la cité phocéenne et le danger permanent, le film propose un polar de haute tenue, sombrant progressivement dans la violence et le désir de revanche. Une fuite en avant, que cela soit chez le juge Michel qu’interprète brillamment Jean Dujardin, ou bien Tany Zampa que Gilles Lellouche arrive à imposer malgré qu’il cabotine quelque peu. Entre filatures, fusillades particulièrement sanglantes ou tentatives d’intimidation, Cédric Jimenez nous offre un film inspiré des plus grands, sachant poser ou laisser courir sa caméra lorsque cela est nécessaire. Il n’est donc pas difficile de se laisser porter par le récit, le rythme y étant soutenu et l’époque bien retranscrite allant des musiques à l’ambiance générale de Marseille qui fleure bon le rétro. Et malgré une esthétique un peu trop seventies, il n’est pas rare d’être charmé.
Surtout Cédric Jimenez aime à nous rappeler que malgré qu’il s’inspire librement de faits divers, il n’en ont pas été moins vrais. Certaines fusillades marqueront alors le spectateur, plus violentes que d’autres car elles ont eues lieu à l’époque, mais c’est surtout la corruption des politiques qui restent importantes. La French arrosait tellement de personne qu’il n’était pas rare de voir un homme de la pègre à un poste de haute fonction. C’est donc à la fois, malgré le côté quelque peu suranné et too much (certaines répliques se veulent très « Audiard »), un film de faits et de dénonciation, souhaitant autant qu’il est possible de le faire, de rendre hommage aux hommes ayant activement participé au démantèlement de la pègre Marseillaise. Un film d’hommes, d’ego et de personnalités fortes, qui dans sa dimension de polar, plaira à tous les amateurs du genre.
Par Florian