A Shanghaï, le maître de Bruce Lee a été assassiné par de méchants Japonais qui ont une attitude colonialiste. Contre l'avis des autres élèves, Lee part venger son maître et entraîne de terribles représailles contre ses camarades.
Peu importe le background : le film, censé se passer au début du XXe siècle, est bourré d'anachronismes ou d'invraisemblances. C'est cependant un des Bruce Lee où l'histoire est la plus soignée. Mais au fond, quelle importance, puisque personne ne retiendra le nom de tous ces personnages secondaires ? Les méchants sont d'ailleurs des plus caricaturaux, la palme revenant au Chinois traître à sa race, veule et ricanant, avec son long fume-cigarette. Sans oublier le militaire japonais à grosses moustaches....
Il y a tous les ingrédients d'un bon Bruce Lee : un combat contre un grand mec baraqué féru d'arts martiaux (ici un Russe roux à bouclettes qui tord des barres de fer en grimaçant à peine) ; des giclées de sang (j'ai pensé plusieurs fois à Mortal Kombat) ; des chorégraphies invraisemblables (Bruce Lee defaisant tout un dojo dans la première demi-heure) ; des prises légendaires (la séquence des mille mains).
Mais surtout, ici, le personnage de Bruce Lee est un justicier auquel il est difficile de s'identifier. Le regard fou, les bras contractés, toute son attitude respire l'arrogance, l'insolence, mais aussi la folie et la sauvagerie les plus pures. Son visage de porcelaine, tantôt de marbre, tantôt sensuel, déroute complètement. Le final est bien sombre, conforme au personnage. Au fond, on a l'impression que le héros tue les méchants par hasard. Il est comme "amok". Le mot qui me vient le plus spontanément est "sauvagerie".
C'est un très bon film d'arts martiaux, un peu bête sur le scénario, mais excellent pour ce qui est de l'action.