Je découvre le cinéma de Christine Pascal, celle que l’on connait surtout devant la caméra, croisée notamment chez Miller et Tavernier. Ce doux visage aux beaux yeux azurs, cette frêle silhouette, impossible de l’oublier, c’était une belle, très belle femme, partie très tôt comme beaucoup. Que reste t-il d’une présence si mystérieuse, derrière l’objectif ? Pour le moment, La garce n’étant que le deuxième de ses cinq longs métrages, j’avoue n’être que très moyennement convaincu. Certes le sujet dans ce qu’il témoigne du polar urbain 80’s à la française est plutôt singulier : Une nuit, alors qu’il effectue sa ronde, Lucien Sabatier, inspecteur de police, récupère Aline, une jeune orpheline de 17 ans, éjectée d’une voiture ; Tandis que la jeune femme se montre de plus en plus provocante, leur relation tourne au drame : Lucien viole Aline. Dès le lendemain, elle le dénonce et le policier écope de 7 années de prison. A sa sortie, devenu détective privée, il recroise le chemin d’Aline, lors d’une enquête. Il va bientôt comprendre que cela n’a rien d’une coïncidence. Du thriller prometteur qui ne sort finalement pas tellement des canons auquel le genre nous a habitués. A la même époque on peut largement lui préférer Police, Neige voire La balance, soit parce qu’ils saisissent une certaine violence parisienne, une trace quotidienne, soit parce que leur mise en scène s’extraie du lot commun, dans ses ambiances ouatées, ses joutes, son mouvement. Dans le récit, Christine Pascal colle beaucoup trop à Vertigo et donc à Hitchcock pour s’en détacher pleinement, et à ce petit jeu inutile de préciser que la comparaison ne lui donne pas vraiment de crédit. Huppert, déjà trop affectée n’est pas Kim Novak et Berry, déjà limité, n’est pas James Stewart. Surtout c’est la réalisation qui manque de relief ici, ne propose rien de stimulant, déroule sa mécanique à base de scènes beaucoup trop courtes, sans audace tout en ne foulant pour autant pas les travers commerciaux. Le film manque toutes ses cibles. Et puis les personnages sont antipathiques. Tous. On ne parvient pas à comprendre leurs obsessions, ni même à nous intéresser à leur sort. Sans parler de cette pseudo histoire d’amour contrariée, par le passif de chacun et l’environnement flic/mafia qui manque cruellement d’épaisseur.