Jean Douélan (Lino Ventura) est un professeur géographie qui vit seule avec sa fille Isabelle (Isabelle Adjani). Il traverse une crise sentimentale et professionnelle. Et sa fille n'arrange rien en voulant son indépendance....
Un an après le succès de son long métrage "Le silencieux", Claude Pinoteau change totalement de genre. Du film d'espionnage il passe à la comédie de moeurs en renouvelant le genre (j'y reviendrai plus tard !).
Le cinéaste nous dresse le portrait d'une adolescente comme il en existe beaucoup: une jeune fille qui change souvent d'avis et insolente qui se sent incomprise. Parce que c'est un film sur le conflit de génération.
Et c'est aussi le portrait d'un père qui élève seul sa fille ce qui était rare à l'époque. Un père qui a des convictions que sa fille trouve vieux-jeu mais qui incontestablement aime Isabelle malgré ce qu'elle lui fait vivre.
Les relations père-fille sont assez bien vues. C'est bien connu : les pères sont souvent indulgents avec leur fille même s'il va craquer lors de la fameuse scène qui donne le titre à ce film.
Claude Pinoteau a écrit le scénario avec son complice Jean-Loup Dabadie.
Outre les relations père-fille, on suit les aventures sentimentales de sa fille et de son fiancé Marc Morillon (Francis Perrin). Et puis on verra aussi sa mère Hélène (Annie Girardot).
Pour interpréter ce père, Pinoteau a fait appel à son ami et acteur fétiche Lino Ventura. Il est parfait dans un rôle assez inhabituel et se donne à fond dans son rôle au point que lors de la fameuse gifle, il a plus ou moins assommé Isabelle Adjani . Il s'est évidemment excusé . Faut rappeler que Lino était catcheur et qu'il avait donc beaucoup de force.
Après s'être fait repérer dans "le petit bougnat" et surtout au théâtre à la comédie française, Isabelle Adjani explose et crève l'écran . Elle deviendra une des nouvelles stars de l'époque .
Annie Girardot est évidemment excellente en mère qui cherche à comprendre sa fille mais qui sera elle aussi dépassée par les évènements.
Francis Perrin trouve ici un de ses rares bons rôles au cinéma. Il est attachant en petit copain maladroit .
Parmi les petits rôles on reconnaitra Richard Berry , Nathalie Baye et André Dussolier, Jacques Spiesser tous de jeunes acteurs en devenir. Et puis des "cadors" comme George Wilson, Robert Dalban, Michel Aumont ou encore Charles Gérard.
Ce film tient une place à part dans mon coeur puisque je l'ai vu vers l'âge de 9 ans. C'est sans doute le 1er long métrage que j'ai vu avec Isabelle Adjani et avec Lino Ventura qui font parti des acteurs que j'adore le plus en France.
Avec "La gifle" , Claude Pinoteau renouvelait le genre qui allait engendrer de nombreux films comme "Diabolo Menthe", "La boum 1 et 2" , "L'étudiante", "L'effrontée", "La petite voleuse"...
Il sera un gros succès commercial et obtiendra le prix Louis Delluc; Et Isabelle Adjani aura un prix spécial lors des prix David Di Donatello. Malgré sa moyenne pas terrible sur ce site, il est considéré comme un classique du genre...