Dur dur d'être papa.Violence policière sur petit blanc.Bouzy.Dessous-de-plat.Lino&Opium.HarryPotter


"Quand il me regarde, j'ai l'impression qu'il me soulève" (Francis Perrin au sujet de Lino Ventura ^^ )



Ravi d'avoir retenté et revu ce film en entier, j'ai entre-temps mieux compris et partagé ses riches sujets et émotions.


Depuis sa sortie en 1974, tout a déjà été dit alors ne suivent que des remarques personnelles au hasard pour m'en souvenir:
_____ Deux jeunes étudiants (Isabelle Adjani et Francis Perrin)se demandent qui des deux va annoncer au costaud papa de la jeune fille qu'elle va le quitter pour emménager en couple (il est aussi professeur austère&exigeant au Lycée parisien Henri IV et joué par Lino Ventura.) :
_"et toi, pourquoi tu lui parles pas?"
_"Quand il me regarde, j'ai l'impression qu'il me soulève"
(un film et dialogue qui viennent donc bien décorer ma liste Jean-Loup Dabadie.)


_____ J'avais croisé le film mais étais passé à côté car pas encore concerné en dépit de la distribution. Mais cette fois tout a bien fait écho. (Merci France 3)


_____ J'aime quand on découvre par un plan habile sur des photos que la maman absente est Annie Girardot et j'ai mieux compris tout le jeu d'Isabelle Adjani qui en effet fait parfois penser à des expressions d'Annie Girardot.



"Oh! c'est du Bouzy!"



_____ Plus tard, lors de la scène de restaurant où Ventura invite Girardot: elle a alors des expressions du visage qui me rappellent Cécile de France.
L'ex reproduit leur repas favori d'avant la séparation: écrevisses et "Bouzy". Des mots qui ne veulent peut-être plus dire grand chose dans un pays devenu le deuxième marché le plus important d'Europe pour ...les franchises Mc Donald.



"Les vignobles village Bouzy sont situés dans la Montagne de Reims, sous-région de Champagne, et sont classés comme Grand Cru (100 %) dans le classement de vignoble" champenois.



La femme (Girardot) est-elle passée de Lino Ventura à Zaza Napoli??
_____ J'ai été très surpris quand j'ai vu apparaître le nouveau 'mari' Anglais: Robert Hardy (qui jouera Cornelius Fudge, le Ministre de la Magie dans les HARRY POTTER).
Pardon du cliché, mais il n'est pas très viril par rapport à Lino Ventura, l'ex ^^…
Il m'a même de suite fait penser à Pascal Sevran... ou au chroniqueur gastronomique, excellent Gil, dans Frasier...
ça laisse de suite penser à la suite et au moins surprend.
Sa maison est très belle près d'un manoir, superbe aussi et qui se visite de nos jours...(well, se visitait encore récemment: Chilham Castle).


Réalisme:
_____ Tout le monde s'en fiche mais comme dans le film, j'ai aussi vu en vrai, une fille aussi quitter à la dernière seconde l'embarquement d'un départ international et regarder les zozos qu'elle laissait derrière, suite à son changement d'avis (où d'ailleurs Annie Girardot rappelle encore Cécile de France).


_____ Ce film de 1974 est un peu un préquel à 'La Boom' de 1980: Sophie Marceau e(s)t Isabelle Adjani.


_____ LA meilleure REMARQUE DE TOUT SC, la plus passionnante== ===> j'ai été ému par un dessous-de-plat! celui en accordéon, en fer...sans poignées... vers la fin. Il m'a rappelé ma grand-mère et mes étés...je jouais avec et comme ces débiles qui n'apprennent pas de leur erreur, je me coinçais régulièrement les doigts dedans.


_____ Au sujet des décors et accessoires, nous croisons avec plaisir dans la chambre de l'étudiante des personnages et livres de Snoopy et les Peanuts; notamment au dos de sa porte on aperçoit Lucy poursuivant son frère Linus.
Elle a aussi un réveil Mickey dont le gros tic-tac me rappelle…la maison de ma grand-mère!
Et une photo de Judy Garland sur-excitée elle aussi, et dopée par ses producteurs...ce qui me rappelle que je veux voir la récente version avec Renée Zellweger.


_____ Après qu'elle se prend la gifle, Adjani se regarde dans son miroir et se coiffe en ramenant ses cheveux devant son visage comme un rideau masque ...façon cousin It ...ça...dans la Famille Adams.


Autres temps, autres mœurs?
_____ La fille passe la soirée au téléphone avec sa copine, le papa rentre, elle raccroche:



"eh papa, tu sais ce qu'elle me dit, tu sais ce que Picasso aurait dit à Cocteau?":
""Je suis sidéré dans mon bain de ne pas fondre comme un sucre.
C'est un miracle""
"Elle a lu 'Opium' de Cocteau. Tu en a pris de l'opium, papa?"
(Lino Ventura) "oui, bien sûr, toute ma vie…"
On est loin des conversation entre "Kevina et Julien" selon l'extrême caricature des même jeunes par Elie Seimoun ou les échanges sur réseaux sociaux autour de 'l'île de la tentation'...



____ J'ai aimé les musiques, surtout celle du générique de fin: je découvre qu'elles sont de Georges Delerue.


____ Je ne connais pas ceux qui ont repéré et trouvé les lieux de tournage mais l'immeuble de Paris est cinématographiquement marquant: une cour intérieure d'un rond presque parfait, faisant penser aux Vieux Lyon, filmée de haut, puis les escaliers, belle coquille d'escargot ovale.
Francis Perrin parle de "Rue Beaumont Le Chateau"?


____ En plus d'entendre Lino Ventura dire (ironiquement) qu'il a bien sûr pris de l'opium, on le voit en short jouer au foot!
Face d'ailleurs à André Dussolier…(faut pas cligner des yeux sinon on le rate).


____ Quelle bonne idée! on vendait donc dans les années 70s, des journaux et hebdomadaires directement sur les quais de gares sur des petits chariots, bien pratiques...quand juste de passage en gare ou au départ.


____ Je trouvais l'amoureux d'Adjani vraiment charmant et juste (pas Francis Perrin, l'autre, 'Rémy') celui en moto. Il est très naturel et étonnamment juste et touchant, notamment lorsqu'il doit partager la même chambre qu' Adjani en parfait gentleman... Un vrai test d'endurance et mise à l'épreuve du flegme.
J'ai ensuite réalisé que c'est l'excellent Jacques Spiesser.


____ J'ai aimé les scènes sans dialogues, surtout celle de la fin où on nous fait confiance de tout deviner sur le visage des acteurs. Le réalisateur leur fait confiance pour tout nous faire ressentir:
sans entendre les dialogues, on voit l'ex femme qui téléphone à son nouveau ami actuel tout en regardant son ex l'attendre sur le trottoir, en voie sans doute de redevenir le présent...comme sa tête pleine d'espoir le laisse paraître...merveilleux Lino Ventura et Annie Girardot.
A nous de deviner et imaginer la suite, comme à la fin d'un livre.


Invasion Louis-le-GrAngeles?:


_____ Le professeur de Géographie commence à trier des livres (à donner avant leur déménagement): "ceux-là, comme vous dites, ils sont nazes"
Parmi eux, je crois distinguer 'Le Jubilé' (d'Anton Tchékhov) qui je découvre est encore joué en 2020 par des troupes amateures:



J'apprends que ce Jubilé "écrit en 1891 nous transporte dans une banque où, là encore, Tchékhov s'en prend au vernis derrière lequel se cachent les personnages 'respectables' et essaie de l'écailler".
Ce qui me rappelle que:
1) Sébastien Thierry fera des années plus tard une marrante pièce aussi dans une banque où aussi les apparences volent en éclat: 'Cochon d'Indes' de 2009 avec Josiane Stoléru&Patrick Chesnais.
2)...ce thème des apparences respectables trompeuses dans cette pièce passant sa tête(son titre) dans le film fait écho avec ce que découvre Lino Ventura sur sa société. Professeur du Lycée renommé Louis-le-Grand, il assiste dehors à une bagarre où deux adultes baraqués poursuivent et tabassent dans une ruelle un fluet gamin (blanc…).
Ce fonctionnaire intervient sans réfléchir, invitant les voyous au calme, et reçoit comme réponse un bourre-pif...ce qu'il rendra de suite, envoyant les deux au tapis et la victime s'enfuyant.
On découvre après, avec lui, que les deux racailles tabassant le gamin (blanc) sont des policiers
et on découvre le lendemain que c'est lui qui doit accepter de sa direction d'être muté dans une autre ville par punition…

A cause de cette injustice, il choisit de démissionner.
Il découvre ce que "cache le vernis derrière les personnages respectables" de la pièce qu'il tenait justement en mains.
Quand les écailles lui tombent des yeux au sujet de sa société, l'expression du catcheur Lino Ventura me rappelle celle du aussi catcheur canadien « Rowdy » Piperdécouvrant aussi la réalité de la société dans Invasion Los Angeles de John Carpenter.


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