Marcel Pagnol et le cinéma, c'est une immense histoire d'amour, l'écrivain-réalisateur marseillais ayant livré de nombreuses œuvres toutes plus différentes les unes que les autres, touchant à chaque fois avec grâce et volupté. Mais lorsque c'est sa propre vie, sa jeunesse plus précisément, écrite au travers de quatre romans autobiographiques, qui est mise en images, tout change. Réalisée par Yves Robert, alors habitué aux comédies burlesques, cette première partie d'un diptyque biographique va nous emmener dans une enfance ensoleillée et unique, allant des rues de Marseille jusqu'à ses collines plus éloignées...
Nous suivons donc les première années du jeune Marcel Pagnol, élevé au sein d'une famille faite d'un père instituteur porté sur des valeurs académiques (impressionnant Philippe Caubère, le rôle de sa vie), d'une mère calme et aimante (Nathalie Roussel, magnifique, toujours le sourire aux coins des lèvres) ainsi que d'une tante discrète (Thérèse Liotard) mariée à un oncle excentrique (Didier Pain, dans un incroyable jeu de composition). Dès le début, le jeune Marcel va apprendre précocement à lire en suivant les cours de son père, et deviendra un garçonnet charmant, plein de vie et de curiosité.
Le prélude drôle et original passé, nous suivons de près la famille Pagnol dans leur maison de vacances dans Les Bellons, où Marcel va découvrir la beauté et la simplicité de la nature, y vivre différentes petites aventures et découvrir l'amitié auprès d'un jeune paysan débrouillard. La réalisation simple mais dynamique d'Yves Robert se prête avec brio au jeu des acteurs, limpide et réaliste, les dialogues mémorables étant source de franches rigolades. Le rythme agréable, les paysages naturels de la Provence ainsi que la musique enivrante de Vladimir Cosma s'ajoutent aux innombrables qualités du film et nous transportent donc magnifiquement dans le Sud des années 1900 pour un biopic des plus attendrissants.