Je suis parfois adepte des films dans lesquels le réalisateur laisse la caméra tourner pour saisir de beaux moments, des dialogues intenses, des paysages magnifiques ou de belles émotions. Mais il est clair que parfois, il faut savoir crier « coupez ! » quand la scène l’exige pour ne pas faire retomber le soufflé. Et c’est exactement ce que n’a pas fait Kechiche.
Il a donc sabordé l’intégralité de ses scènes en leur collant entre cinq et dix minutes de trop (j’exagère à peine). Ce qui fait que son film de 2h30 pourrait clairement être amputé de 45 minutes et le résultat au niveau narration serait identique. Mais en l’état, qu’on se le dise, il fait bel et bien 2h30.
Cette grossière erreur fait qu’à chaque fois qu’une scène atteint une bonne montée en puissance, on s’attend à ce que Kechiche embraye, mais il n’en fait rien. Il continue. Et nous de regarder notre montre en baillant et en attendant la suite. Bon, pour ma part, je n’ai pas trouvé les acteurs amateurs si mauvais que cela dans l’ensemble (vous verrez avec le SeigneurAo pour vous défouler sur le sujet). Leur amateurisme confère au film un côté naturel plutôt plaisant. Même si ça parle beaucoup pour ne rien dire avec l’accent du sud.
Côté scénario, c’est assez léger, Kechiche voulant surtout faire une photographie d’un lieu, d’une famille à un instant T. Oui, en effet, on se peut se demander alors pourquoi il n’a tout simplement pas pris de photo… Il est clair qu’avec son histoire de couscous raté et d’un gros boulet qui court après une mobylette pendant vingt minutes, il y a de quoi demander son reste. Mais après tout, c’est quand même cent fois mieux que l’Esquive alors je suis indulgente.
Pour plus d’amertume, demandez encore une fois à PandAo, on a lancé le film il venait d’enlever son pyjama, on a arrêté il fallait déjà aller se coucher…
2H30.