La Grande Casse par TheMrOrange
Mr Orange: Retour aux films d'exploitation des 70's avec ce petit bijoux qu'est La grande casse, archétype du film de muscle car, réalisé par, d'un scénario de, et avec l'acteur/cascadeur H. B. "Toby" / "Car-Crash-King" Halicki. C'est très simple: le film dure 1h37 dont 40 minutes de course poursuite non-stop... je développe?
Ok, donc un gang de garagistes, accessoirement voleurs professionnels, se voit offrir un super job: 400 000$ contre 48 voitures volées pour la fin de la semaine avec 60 secondes allouées à chaque voiture. Chaque voiture se voit attribuer un prénom féminin, dont la fameuse Eleanor, une Fort Mustang Mach 1. Le topo vous rappelle quelque chose? c'est normal, voici l'original de 60 secondes chrono le remake avec Nicolas Cage (voir One scene). Et comme il s'agit d'un film d'exploitation, les scènes de remplissage sont complètement torpillées. On est là pour du vol de voiture et, in fine, de la bonne grosse course poursuite. Résultat: des dialogues souvent peu audibles ou re-doublés, une narration très expéditive voir brouillonne... et c'est très bien comme ça, ce qu'on veut c'est des bagnoles!
Moral ou amoral? Malgré un scénario expéditif, cette question est maîtresse dans le film. La première moitié du film dépeint une série de 48 vols justifiés purement et simplement par l'appât du gain. Amoral. Problème, nos malfaiteurs ne veulent pas s'en prendre aux particuliers mais aux assurances, ils vont donc rendre la durement acquise Eleanor à son propriétaire qui ne l'avait pas assurée. Moral. Deuxième moitié du film: subtilisation de la tant prisée Eleanor qui s'ensuit d'une course poursuite vertigineuse de 40 minutes, assurée sans effets spéciaux, et échelonnée d'une destruction massive de tout ce que croise Eleanor, spécialement des voitures de police mais pas que (détail dans la One scene du jour). Amoral.
Bilan: anarchiste?
Bonus:
- seule actrice annoncée au générique: Eleanor, première voiture à être créditée... ce qui parait normal quand on voit tout ce que le tournage lui a couté.
- guest: Parnelli Jones (semble-t-il fameux coureur automobile des 60's) qui se fait - littéralement - voler sa propre voiture, une Big Oly Ford Bronco.
- le film est la source de toute une franchise avec The Junkman et Deadline theft auto
- à force de prendre des risques, le Car-crash-king a fini par trouver la mort sur un tournage... hors de sa voiture.
L'héritage: à la vue de LA course poursuite, on ne peut s'empêcher de se remémorer nos courses poursuites interminables dans Driver ou GTA... sans la cagnotte qui grimpe à chaque dégât causé. Mieux: la scène d'introduction du film a tout simplement été imité par - je vous le donne en mille - Quentin Tarantino, toujours, dans Kill Bill vol. 1. Mais si, vous savez, quand Earl McGraw débarque sur le lieu du massacre avec sa collection de lunettes de soleil. Bah voilà. Et parce que ce n'est jamais suffisant pour QT, le film est tout bonnement cité dans Boulevard de la mort.
Un classique du cinéma d'exploitation avec une course poursuite cultisme. Must have de tout bon cinéphile: installez-vous dans le fond de votre siège et profitez: des pneus qui crissent, des sirènes hurlantes, un moteur qui rugit, des flics qui se font mener en bateau...
Note, si vous aimez le genre, suivez ce tag: Course-Poursuite (Bullit, Blues Brothers, Duel, Point limite zero, Macadam à 2 voies...)