Blake Edwarde, nous offre avec The Great Race une pépite d’un peu plus de 2h30. Une comédie d’aventure dont le rythme ne se relâche pas un instant, le tout dans un esprit cartoonesque.
L’histoire reflète le charme des années 1900 qui voient une profusion d’inventions locomotrices les plus rocambolesques. Le film nous gâte car il met en scène plusieurs appareils en tous genres. Tous les amateurs de Jules Verne ou de Méliès seront ravis de retrouver l’univers si particulier de cette époque où la fantaisie et l’inventivité sont omniprésentes.
Les personnages sont hauts en couleurs. D’un côté Leslie (Tony Curtis), gentleman casse-cou tout vêtu de blanc, aux dents et au regard étincelants. De l’autre le « méchant », le professeur Fate (Jack Lemon) un sombre inventeur à l’imagination inépuisable dès qu’il s’agit de se débarrasser de son rival. Il est flanqué de Maximilian (Peter Falk), un acolyte aussi barjot que lui. Sans oublier Maggie Dubois (Nathalie Wood) une féministe déterminée qui sait s’imposer avec charme, sans-gêne et sans scrupules.
C’est avec tous ces personnages que nous nous embarquons dans une grande course partant de New-York à destination de Paris. La concurrence sera rude, les aventures au rendez-vous et les péripéties variées : de l’ours blanc au maire de la charmante petite ville de Borracho menaçant de pendre ceux qui refusent son hospitalité, on ne sait qui est le plus dangereux ! On passe de la convivialité d’une fête organisée au saloon à une grosse bagarre ; du désert poudreux à la tempête de neige et à la dérive sur un iceberg.
Les gags burlesques ont la saveur des premiers courts-métrages du cinéma muet. Sans connaissance de ces premières productions de l’histoire du cinéma on risque de ne voir dans ce film qu’un humour lourd alors qu’il est avant tout un hommage à cette période et à ces premiers films dont les scénarios possédaient ces codes immuables et répétitifs : courses poursuites, bagarres durant lesquelles on aimait, entre autres, à s’envoyer des coups de pieds ou à s’envoyer généreusement des tartes à la crème à la figure ! Le film est dédié à Laurel et Hardy indiquant par là l’esprit dans lequel le regarder ! La séquence de méga bataille de tartes à la crème est une véritable scène d’anthologie.
La partie se déroulant dans la région fictive de Carpanie est quand à elle un hommage appuyé au Prisonnier de Zenda. On passe à ce moment dans une ambiance de complot politique. Cette partie nous vaut une belle séquence de duel au fleuret avec un Tony Curtis qui a fait tomber la chemise !
Les acteurs sont dans un surjeu constant, parfaitement maîtrisé, aussi bien les rôles principaux que les rôles secondaires. Tout est généreux du jeu des acteurs, aux péripéties, aux décors et aux costumes. La musique, signée Henry Mancini, est parfaitement adaptée au ton léger et tonique de cette histoire.
Bref, ce film est conseillé à tous ceux qui ont l’âme d’aventurier et un faible pour les années 1900 et son cinéma. Il mériterait une bien meilleure moyenne sur SC …
Je vous hais. Vous dont les cheveux sont toujours bien peignés, les vêtements toujours blancs et l'automobile impeccable !